Média indocile – nouvelle formule

Culture

Culture / Le musée de Mme Jenisch, 120 ans plus tard

Luc Debraine

3 septembre 2017

PARTAGER

L’institution veveysanne, ouverte en 1897, est en fête ce week-end. En nous en mettant plein la vue, la nuit venue, avec un spectaculaire mapping vidéo.



C’est le dedans qui se montre dehors, en sons et lumières, ou plutôt mapping vidéo. En ce samedi soir 2 septembre 2017, le Musée Jenisch de Vevey fête ses 120 ans en animant sa façade néo-classique. La projection habille le vénérable bâtiment d’une suite rapide d’images vidéo. Les tableaux vivants s’enchaînent les uns aux autres, se superposent et font jaillir leurs pixels loin à la ronde. Pour un peu, ils réchaufferaient l’atmosphère frisquette de cette fin d’été.

Quelques-unes des œuvres les plus fameuses du musée surgissent sur la façade: un batelier de Bocion, les montagnes bleues de Hodler, la Mélancolie de Dürer, un autoportrait de Rembrandt, l’ami de Courbet, sans oublier le portrait de Fanny Jenisch, la mécène qui a permis la construction d’un musée des beaux-arts dans une petite ville lémanique, où cette veuve d’un sénateur de Hambourg aimait venir en villégiature.

Conçu par Robert Nortik, dont le studio est basé à Genève, le mapping vidéo ponctue la première journée anniversaire du musée veveysan, l’un des plus anciens de Suisse. La commémoration s'est poursuivie aujourd'hui avec diverses animations et visites guidées. L’institution profite de l’événement pour inaugurer son nouveau jardin, une valorisation bienvenue pour le Jenisch: le bâtiment est flanqué d’une route saturée par le trafic, en face d’une moche caserne de pompiers.

Trajectoire en zigzag

Au gré de ses directions successives, le musée s’est donné plusieurs identités, au point que sa trajectoire évoque un zigzag. Des expositions de prestige organisées par François Daulte aux peintres du silence de Bernard Blatter, des dessins de Dominique Radrizzani aux estampes de l’actuelle responsable Julie Enckell, le Jenisch a connu plusieurs vies muséales. Mais il a une belle densité d’œuvres de la Renaissance à l’époque contemporaine. Il accueille le Cabinet cantonal des estampes, la Fondation Oskar Kokoschka, une partie de la collection Nestlé, de magnifiques Courbet, Hodler ou Vallotton.

A 120 ans, le Musée Jenisch tient ainsi avec fermeté sa place dans le canton de Vaud. Reste à espérer qu’il ne se fera ni phagocyter, ni éclipser par le futur musée cantonal des beaux-arts de Lausanne, en cours de construction.

VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET

0 Commentaire