Média indocile – nouvelle formule

Culture

Culture / La série est aussi réussie que la BD

Patrick Morier-Genoud

17 novembre 2023

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«Les Indociles», réalisation Delphine Lehericey, Box Productions, Entre Chien et Loup et RTS, 5 épisodes.



Cette série belgo-suisse raconte l’histoire de Lulu, fils d’ouvrier, de Chiara, fille d’immigré, et de Joe, fils de patron, sur quatre décennies à partir de 1973. Il s’agit d’une adaptation des cinq tomes de la bande dessinée de Camille Rebetez et Pitch Comment, Les Indociles. Le Jura sert de cadre aux aventures des protagonistes, plus précisément une ferme transformée en une communauté comme celles qui fleurirent dans les années 1970. Contestataires, marginaux, indépendantistes, féministes, toxicomanes, homosexuels, étrangers… Tous ceux qui, volontairement ou non, vivaient alors en marge de la société helvétique s’y retrouvent. En quarante ans, les héros vont peu ou prou évoluer et leurs convictions adolescentes vont se confronter à la puissance d’un système qui en a digéré de plus coriaces. Si l’humour est présent, tant dans la BD que dans la série, l’atmosphère générale est plutôt grave et triste, suisse. Celles et ceux qui les ont éprouvés reconnaîtront les réussites et les échecs de la contestation et des idéaux de ces années-là. Les autres découvriront peut-être que leurs parents ou leurs grands-parents ont été confrontés à un monde bien étriqué. Une analyse plus fine – faut-il la faire? – permettra de déceler ce qui a vraiment changé des années 1970 à maintenant et ce qui reste immuable. En résistant à la tentation de généraliser – donc de réifier – et de mettre en perspective ce que montre Les Indociles, spectateurs et spectatrices y verront des destins individuels troublants et touchants. Et chercher le trouble peut être une quête.

Les Indociles sur la RTS

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