Culture / L’autre est fondamentalement insaisissable
«Que puis-je savoir de l’autre?», Philosophie magazine no 185, 100 pages.
Il y a quelque chose de très énervant avec Philosophie magazine: il s’agit d’une publication qui ressemble furieusement à la gazette d’un entre-soi plutôt petit-bourgeois mais dans chaque parution on finit par trouver quelque chose d’intéressant – l’acheter peut donc être considéré comme un exercice de «je pense contre moi-même», ce qui est finalement plutôt philosophique. C’est ainsi que dans le dossier Que puis-je savoir de l’autre, entre un ennuyeux «dialogue mystère» entre Charles Pépin et Marie Darrieussecq et quelques banalités sur les secrets de famille, l’article de Cédric Enjalabert expose comment «l’autre est fondamentalement insaisissable». Sartre est bien sûr cité: «Autrui, c’est ce moi-même dont rien ne me sépare, absolument rien si ce n’est sa pure et totale liberté, c’est-à-dire cette indétermination de soi-même que seul il a à être pour et par soi.» Pour Cédric Enjalabert, «je peux savoir d’autrui ce qu’il m’apprend de moi-même, en tant que cette altérité, cette différence me constitue». Et de citer Paul Ricœur évoquant «soi-même comme un autre». Voilà le genre de pensées qui permet de mieux supporter les difficilement évitables agapes de fin d’année. Des pensées qui font plus d’effet que le champagne et nourrissent mieux que le foie gras.
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