Culture / Enlevée deux fois
«Naduah», Séverine Vidal, Vincent Sorel, Editions Glénat, 128 pages.
Cette délicate bande dessinée est inspirée par l’histoire réelle de Cynthia Ann Parker, née en 1827 en Illinois et morte en 1871. A l’âge de neuf ans, elle est enlevée par des Comanches lors de l’attaque de Fort Parker, au Texas. Elle resta vingt-cinq ans avec les Comanches, épousa un homme de la tribu et eut trois enfants, dont l’un, Quanah, devint le dernier chef comanche. En 1860, lors de la bataille de la Pease River, une troupe de Texas Rangers «libéra» Cynthia Ann Parker, devenue Naduah, la séparant ainsi de ses deux fils. Malheureuse, elle tenta de rejoindre les Comanches mais fut rattrapée. «Naduah a souffert toute sa vie de la violence des hommes, dans un XIXème siècle éminemment patriarcal, peu préoccupé par les droits des femmes, ni du côté des colons blancs ni du côté des autochtones comanches. Elle n’est pas écoutée, elle est enlevée deux fois. On ne lui demande pas son avis», explique la scénariste Séverine Vidal. Est-ce féministe que de le dire? Est-ce «wokiste»? Même si cela peut être angoissant pour certains, force est de constater que les bienfaits de la civilisation occidentale ont été diversement appréciés par celles et ceux à qui on les imposait.
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