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Culture / En sueur


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«Vénus partielle», Véronique Emmenegger, BSN Press, 64 pages.



La collection Uppercut de BSN Press présente de courtes fictions évoquant le sport sous différents aspects, très souvent intimes. Dans Vénus partielle (récit de ma sueur), Véronique Emmenegger livre le récit, à la première personne, d’Elena qui, de l’enfance à l’adolescence, s’adonne à plusieurs activités physiques et décrit les émois de toutes sortes que cela provoque chez elle. «J’ai passé mon enfance à grimper dans les arbres, à envier ma meilleure amie qui frimait sur le vélo de course avec une barre de son frangin, à vouloir des futales plutôt que des jupes, et, cependant, au milieu de cette recherche de masculinité a toujours brillé le désir ultime d’être majorette.» L’écriture de Véronique Emmenegger est tout à la fois précise et fluide, fantasque par moment, souvent amusante: «Des amis de mes parents (…) acceptent de nous prêter Miss, une jument qui se déplace nonchalamment, comme si elle sortait d’une fumerie d’opium.» A travers tous les sports qu’elle pratique se révèle le caractère d’Elena et à chaque chapitre la voilà plus sympathique. «Je ne serai jamais majorette ni patineuse, ces sports élégants sont réservés aux fillettes obéissantes dont les mères attendent dans le bar de la patinoire en fumant des Mary Long et en buvant des thés au citron.» Au fil des pages, Elena grandit, devient adolescente: «Le sport est une sexualité comme les autres…» Voilà qui suscite la réflexion… «Y a-t-il un autre but dans l’exercice physique que l’extase?»

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