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Culture / Deux fugitifs dans la neige, des coups de feu et des morts


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«La femme à l’étoile», Anthony Pastor, Editions Casterman, 264 pages.



La première image de cette bande dessinée occupe une page entière. Sur son cheval, un homme progresse avec difficulté dans la neige, au milieu d’une forêt. «L’amour m’attend quelque part», dit le texte. Zachary est un fuyard hanté par un cauchemar récurent mettant en scène son père violent; il trouve refuge à Promesa, une ancienne ville minière du Montana, aujourd’hui abandonnée. Il y rencontre Perla, elle aussi en fuite, plutôt méfiante et portant une étoile de shérif. Qui dit fuyard dit poursuivants. Qui dit western dit coups de feu. L’affrontement aura lieu, palpitant à suivre. Le reproche que l’on peut faire à cette BD, c’est son manichéisme. On sait depuis le début qui sont les gentils et qui sont les méchants et il n’y aura aucune surprise quant aux comportements des uns et des autres. Sinon, les dessins, pour la plupart en noir, blanc et bleu, sont plaisants, le découpage habile, le scénario efficace. Et puis, ici ou là, il y a des cases qui vont au-delà du récit, sur lesquelles on reste plus longtemps parce que quelque chose d'abstrait apparaît qui fait ressurgir d’anciennes sensations ou en crée de nouvelles. La femme à l’étoile pourrait presque être la version western d’un mythe antique si ce n’est ce manichéisme déjà évoqué qui, en l'absence totale de dialectique, gâche la fin avec une morale un peu niaise: «Les morts ne trouvent pas toujours la paix, pas plus que les vivants.» Mais si l’on ferme cette BD à la page 250, avant l’épilogue, elle est d'une lecture agréable.

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