Culture / Des Pieds-Nickelés belges
«Le mauvais camp, la série», Nico Moolenaar, Netflix, 8 épisodes.
Il y a déjà eu la série Undercover, puis le film Ferry (Le mauvais camp en français), un préquel, et voilà la série, préquel du préquel. Ça peut sembler compliqué mais ça ne l’est pas. Le personnage principal est toujours le même, Ferry Bouman, un petit truand belge du Brabant, une région à cheval entre la Belgique et la Hollande, où on parle majoritairement le néerlandais. Après avoir travaillé à Amsterdam pour un gros trafiquant, Ferry, de retour chez lui, veut devenir une pointure du trafic d’ecstasy. Il s’allie à une bande de motards et s’attaque au baron de la drogue local, tout en traitant comme une princesse la femme qu’il aime, Danielle. Il est courageux, opiniâtre, malin. Les membres de sa bande, eux, dont fait partie le frère de Danielle, sont un peu moins malins. Il a donc souvent besoin de l’aide de son autre beau-frère – le mari de sa sœur décédée –, qui lui aussi œuvre dans la truanderie depuis toujours et qui se révèle très efficace bien que noyant son chagrin dans l’alcool. Pour fabriquer de l’ecstasy, Ferry a besoin d’un produit servant à la fabrication de shampoing, il implique donc son ami d’enfance, qui est coiffeur, dans la combine. Mélange d’humour et d’histoires de gangster, les aventures de Ferry sont étonnantes, comme le personnage. Au final, ça donne une version moderne des Pieds Nickelés, c’est nickel. Fait relevant, Le mauvais camp évite tout manichéisme et ne fait pas la morale, c’est suffisamment rare pour être apprécié. De l’humour et des morts, une histoire traitée de manière béhavioriste: Manchette (l’initiateur du néo-polar français, 1942-1995) aurait apprécié.
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