Culture / Des effets du capitalocène sur le monde
«"Chaque geste compte", manifeste contre l’impuissance publique», Dominique Bourg et Johann Chapoutot, Tracts Gallimard no 44, 64 pages.
On peut bien sûr préférer le technosolutionnisme, croire dur comme fer que les technologies vont tout solutionner. On peut vouloir s’en persuader, parce que ça calme l’angoisse; on peut vouloir croire aux miracles d’une consommation sans limites. Dominique Bourg est philosophe, Johann Chapoutot historien. Ils ne sont pas technosolutionnistes. Dans "Chaque geste compte", manifeste contre l’impuissance publique, ils n’y vont pas par quatre chemins: «Jamais la puissance publique n’aura à ce point démissionné devant les enjeux vitaux. (…) Notre planète devient tout simplement moins habitable, sous nos yeux, dans une indifférence effective.» Ils fustigent l’irresponsabilité des responsables politiques, relèvent que face aux bouleversements en cours, les options choisies sont les baisses d’impôts pour les privilégiés et les entreprises, la poursuite insensée de la croissance infinie et le laisser-faire libéral et irresponsable. N’étant ni l’un ni l’autre des idéologues, ils analysent les causes: «Doit-on désespérer de l’espèce humaine dans son ensemble ou bien identifier une organisation économique, des intérêts et des acteurs spécifiques?» C’est ainsi que plutôt que d’être qualifiée d’anthropocène, notre époque pourrait bien rester dans l’histoire du monde comme celle du capitalocène. On peut vouloir maintenir à tout prix cette ère capitalocène, ou alors souhaiter et œuvrer à un changement d'air et de civilisation, afin de «rendre possible une coexistence pacifique entre les individus, et entre l’humanité et le monde non-humain»
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