Culture / Une musique de connexions nerveuses
«Live au 2.21», Pierre Audétat et Arthur Besson, Irascible Records, 7 titres, 39 minutes 25.
Pierre Audétat est un claviériste expérimentateur facétieux, Arthur Besson un multi-instrumentiste parfois grave. Ils se sont retrouvés au théâtre lausannois le 2.21, en février de cette année, pour un concert épatant. Un concert dont la captation est aujourd’hui disponible sur les principales plateformes de musique numériques, avant la sortie d’un vinyle en septembre. Besson souffle dans sa clarinette basse ou joue de la guitare électrique, Audétat pianote sur sa boîte à rythmes, et ça fait… des trucs dans la tête et les nerfs. Un spécialiste saurait sans doute qualifier cette musique, la classer ici ou là, mais nous? C’est une connexion. A des choses tout à la fois intimes et collectives − qu’est le collectif sinon la mise en commun des intimités? La musique de Pierre Audétat et Arthur Besson est tout à fait insolente en ce sens qu’elle ne cherche ni à rassurer ni à conforter. Elle trace des lignes dans l’espace aux intersections desquelles des rencontres se produisent et renaissent des sentiments. C’est une musique de connexions nerveuses, de mycélium; le spectacle de la réalité peut s’y dissoudre au profit de sensations. Surtout, il y a beaucoup d’humour, parfois noir, dans les compositions des deux musiciens, et une grande émotion dans celle dédicacée à une amie décédée il y a peu. Alors, qu’est-ce qu’elle est, cette musique? Une musique où l’on se retrouve.
VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
1 Commentaire
@Marianne W. 09.06.2023 | 02h19
«C’est captivant ! Plein de trouvailles et de drôleries ! bravo les gars !
Marianne Waeber»