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Culture

Culture / Cinq récits entre Ramuz et Camus

Jonas Follonier

3 septembre 2021

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«Les bonnes fortunes», Ivan Salamanca, Editions de l’Aire, 78 pages.



Du pur miel que cette série de récits courts publiés aux Editions de l’Aire, dans l’une de ses plus belles collections, «Le Banquet». L’écrivain Ivan Salamanca, natif de Genève, y tutoie la prose poétique en dépeignant par des mots incarnés et si particuliers quelques minutes de la vie d’un personnage quelque part dans le monde. Un douanier de Menton, qui passe la frontière pour faire l’expérience de l’Italie, son Italie, en même temps que celle, éphémère, d’une femme. «Il est sot, il a raison.» Jeanne, également, dont on suit la délectation de dragées quand retentit le son des cloches; «sa bouche est dorée comme le cuivre des cloches sous la lumière». Ou encore Lewis, au volant de sa Cadillac, droit, fier et artistique «sous le ciel rosissant qui vous donne le tournis». Le cow-boy s’est jeté dans les bras d’une blonde la veille. Après lui avoir dit adieu au téléphone d’une station, faisant une halte sur sa route «à avaler comme un rhum», il recouvre «une forme de mélancolie mêlée à un sentiment vague de liberté, à demi éteint, un peu vitreux, étiolé». Belle image de ce livre se situant entre les vignobles de Ramuz, le charme répétitif de Péguy et les écrits de jeunesse de Camus.

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