Chronique / Séparés de nous-mêmes et du réel, pénurie due à la conjugalité et un clip de l’UDC
Le conseiller fédéral Alain Berset est l’auteur d’une nouvelle sentence révélatrice de sa philosophie: «J'avais envie de les séparer». Dans le même temps, la question du nombre de nos partenaires sexuels se pose de manière biaisée culturellement. Tandis que l’UDC crée à nouveau la polémique, on se demande pourquoi et on pense avoir trouvé une possible réponse.
La nouvelle école de philosophie suisse, celles des covidiens, fait à nouveau parler d’elle, par la voix du plus pointu de ses représentants, le conseiller fédéral Alain Berset. «J’ai vu des gens s’embrasser. J’avais envie de les séparer», a-t-il déclaré, selon le quotidien 24 heures. C’est presque eschatologique. L’important est dans la seconde partie de la sentence: «J’avais envie de les séparer». Ce que décrit ici Alain Berset, c’est la tâche du politique depuis qu'il s'est aliéné à l’économie: séparer les gens, les uns des autres et d’eux-mêmes. Prenons un exemple simple: Alain Berset, comme d’autres, veut «freiner les coûts de la santé». Quand celles et ceux qui l’écoutent sont séparés d’eux-mêmes et du monde, ils acceptent l’idée que la santé coûte cher, alors que c’est la maladie qui est onéreuse. Et ils oublient que celle-ci a des causes, par exemple la nourriture industrielle et les pesticides, et qu’il serait plus logique d’agir sur ces causes que de punir les malades. Pour que nous n'y pensions pas, Alain Berset a intérêt à nous séparer de nos propres existences. Il fait son possible.
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Le site Femme actuel ressort de ses tiroirs un sondage de 2017, ce qui lui permet un titre accrocheur: «Quel est le nombre "idéal" de partenaires sexuels à avoir avant de se mettre en couple?» Une fois le lecteur appâté, Femme actuel peut expliquer tout à la fois qu’il n’y a pas de nombre idéal et que celui-ci est de 12 pour les personnes ayant répondu au sondage. Ça ne mange pas de pain, tout le monde fait le compte pour lui-même. Femme actuel, comme beaucoup de magazines féminins, est une burka culturelle. Osera-t-il un jour poser cette question beaucoup plus intéressante: «Quel est le nombre "idéal" de partenaires sexuels à avoir APRÈS s’être mis en couple?» Vous en êtes à combien, vous, ensemble et séparément?
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«La nouvelle vidéo de l’UDC crée la polémique», annonce la Tribune de Genève. Pour promouvoir leur initiative «pour une immigration modérée (initiative de limitation)», les terrifiants démocrates du centre ont réalisé un clip avec une fillette qui traverse Zürich et ne trouve pas de place dans le tram, «elle constate l’ampleur des embouteillages (...), déplore la criminalité, l’omniprésence du béton, des détritus et des étrangers qui menacent son pays…», analyse la Tribune, qui s’interroge: «Est-ce permis d’instrumentaliser un enfant au nom d’une publicité politique?». La question est posée à un publicitaire, lequel est obligé de donner une réponse nuancée, puisque l’utilisation des enfants dans la publicité est monnaie courante, pour vendre toutes sortes de saloperies. Le quotidien genevois a également demandé à Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme ce qu’elle pensait de la vidéo. «Pas plus choquée que ça», la LICRA a répondu: «On ne peut pas la qualifier de raciste.(…) On peut y voir furtivement deux personnes noires, mais elles ne sont pas plus stigmatisées que ça». Ce n’est pas en diabolisant l’UDC que ses adversaires vont la combattre efficacement. Plutôt en privilégiant la réflexion à l’émotion, en sortant du manichéisme bébête. Mais ça, ça oblige à utiliser sa tête.
Comme la migraine.
VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
1 Commentaire
@Logonaute 24.08.2020 | 18h13
«Nous sommes hélas dans un monde où le moment de la réflexion se fait de plus en plus rare, remplacé depuis longtemps par l'émotion permanente et tyrannique, imposant des choix de plus en plus absurdes.
Depuis 6 mois, M. Berset en est le représentant officiel en Suisse, ayant gagné de haute lutte, sous des couverts d'apparente détermination martiale digne d'un sergent-major, ses galons de maître à penser de la philosophie covidienne.
Il y aurait toutefois lieu de nuancer un chouïa parmi les adeptes de cette philosophie, aux multiples (cov)identités. D'un côté, les (c)ovidés, qui attendent l'ordre de marche pour accentuer davantage encore la (co)viduité sociale. De l'autre, les décideurs pas si (cov)idiots que cela, mais ivres de leur pouvoir croissant, en pleine expérimentation de la fenêtre d'Overton, variante de la tactique du salami.»