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Chronique

Chronique / Difficile d’être aimé pour soi

Marlène Belilos

6 décembre 2017

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Nous étions au Griffin’s une boîte aux Eaux-Vives à Genève dans l’immeuble de la télévision de l’époque. Johnny avait 23 ans, moi 25. Fin de soirée, entre Johnny, Claude Goretta avait tourné un documentaire sur lui, je savais qui c’était. Il s’assoit avec nous – Jean-Loup Vichniac – le fils de la correspondante du Monde et moi-même. Il commence à parler, et cela paraît énorme, il est très mélancolique, même triste, j’insiste, je pense qu’il joue le mal-aimé. Mais non, il m’explique qu’il est à bout, qu’il est entouré de pique-assiette, qu’on en a à sa notoriété, à son argent.

Je joue cartes sur table, je suis journaliste. Permet-il que je publie ses confidences, absolument, il m’encourage même. Le lendemain, une page entière paraît dans «la Suisse». Je reçois un coup de téléphone furieux du manager. Il veut un rectificatif, il dit que ce sont des mensonges, Johnny devait être saoul... Je confirme ce que j’ai entendu. Il me menace. Je tiens bon. C’est la vérité!

Tant d’années après, je confirme cette vérité. Johnny a douté longtemps de l’amour que lui portait son entourage immédiat, est-ce pour cela peut-être que seul le public le rassurait et qu’il en augmentait la jauge à chaque concert.

VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET

1 Commentaire

@jfduval 07.12.2017 | 12h16

«Très bien vu. Jean-François Duval»