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Beaux-arts

Beaux-arts / Mieux respirer grâce à Folon


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«Folon en couleurs», textes de Julie Bouvard et Stéphanie Angelroth, Les Cahiers dessinés, 192 pages.



Les dessins de Folon font partie du patrimoine graphique de la seconde moitié du 20e siècle. On les a vus à la TV, sur des affiches, illustrant des livres, sur des murs, des tapisseries, des vitraux... Né en 1934 en Belgique, Jean-Michel Folon est mort en 2005. Les Cahiers dessinés lui ont déjà consacré trois ouvrages, en voilà un quatrième, magnifique, «pour prendre la mesure de l’étonnante polyphonie de cet artiste aussi inclassable qu’immédiatement reconnaissable», écrit Julie Bouvard. Un artiste, poursuit-elle, qui, «en quelques coups de plume ou de pinceaux, exécute une commande et s’en émancipe, dénonce un monde sans âme et y remédie, affronte la menace d’un avenir asphyxiant et la déjoue par la promesse d’un ailleurs féérique.» Folon l’a expliqué, plutôt que d’affirmer ou de contredire, il essayait «d’ouvrir des portes en espérant que ça fasse des courants d’air.» Et ça en fait, des courants d’air bienvenus alors que nous étouffons sous la pesante moraline des uns et des autres, les rhétoriques guerrières, le spectacle toujours plus infâme et victorieux, vulgaire, de la marchandisation du monde. Dans son texte, Stéphanie Angelroth, la directrice de la fondation Folon, cite Fellini: «Je crois à la lumière. La lumière doit être celle que l’imagination demande. La lumière de Folon ne sera jamais celle que le soleil peut lui donner. Il a inventé une étrange lumière venue d’ailleurs. Ses images représentent souvent les mêmes collines, apparues dans le brouillard à l’horizon. Cela lui a permis de donner une couleur au brouillard.» 

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