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Lu ailleurs

Lu ailleurs / Marre du Coca? Voici les gazeuses alcoolisées!

Antoine Thibaut

7 juillet 2020

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Les «hard seltzer» font un tabac aux Etats-Unis: ces eaux gazéifiées et aromatisées se vendent comme une alternative alcoolisée peu calorique. Fondé par un Canadien devenu milliardaire, White Claw a capté en quatre ans plus de la moitié du marché et vient de se lancer en Grande-Bretagne. Les géants de la bière tentent de le rattraper. «Les Echos» ont mené l’enquête.



En pleine pandémie la marque Corona était lourde à porter. Qu’à cela ne tienne, le brasseur en a profité pour lancer sa boisson pétillante et légèrement alcoolisée (4,5 à 5 %). Succès: pour 229 millions de dollars en un mois. Un autre géant est aussi dans la course, Bud Light s’y met aussi, relatent Les Echos. «Les grands brasseurs viennent tous de lancer des marques de seltzer, cela montre qu'il ne s'agit pas d'une mode mais d'une nouvelle catégorie qui attire tous les consommateurs de boissons alcoolisées, et pas seulement les buveurs de bière», assure Brandy Rand, en charge de la zone Amériques pour IWSR, une société d'études spécialisée sur les boissons alcoolisées.

L’idée a été lancée et brillamment promue par un vendeur… de vins! Anthony von Mandl, milliardaire parti de rien, propriétaire de vignobles en Californie, importateur de la Corona mexicaine. Il est devenu l'un des spécialistes de l'«alcopop» et des «prémix» de grande consommation grâce à Mike's Lemonade, un soda auquel il ajoute de la vodka. Son objectif: proposer autre chose qu'une bière autour du barbecue pour les «25 % de gars qui n'aiment pas ça». Pour entrer sur le marché américain, il a vite remplacé la vodka par du malt fermenté, qui lui permet d'être classé dans la catégorie des bières et non plus des alcools forts

Car la recette est aussi fiscale que culinaire. «Si une boisson alcoolisée est brassée, elle est taxée à un taux beaucoup plus faible que l'alcool distillé après le brassage», explique une spécialiste de ce marché. Cet avantage du fisc américain ne se retrouverait pas en France. En Suisse? L’administration fédérale ouvre la voie… Elle précise dans la loi: «Aromatisées, les boissons gazeuses alcoolisées sont associées à un mode de vie sain car elles sont pauvres en sucre et en calories. Elles contiennent néanmoins de l’alcool, qui est généralement obtenu par fermentation de malt ou de sucre. Qu’ils soient importés ou fabriqués en Suisse, ces produits n’entrent pas dans le champ d’application de la LAlc et ne sont donc pas soumis à l’impôt sur les spiritueux.»

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