Lu ailleurs / Le titan des affaires en France est tchèque
Le magazine «L’Express» publie un dossier fort intéressant sur Daniel Kretinsky, le magnat qui s’impose dans plusieurs domaines: la distribution, l’énergie (gaz et électricité), l’édition et les médias. A 48 ans son patrimoine, sans l’immobilier, est de 9,2 milliards d’euros.
D’origine modeste, le jeune Tchèque, brillant étudiant, maîtrisant parfaitement le français et l’anglais, s’est rapproché tôt d’un magnat enrichi par la libéralisation à la chute du communisme, Petr Kellner, mort en 2021 dans un accident d’hélicoptère, et dont il a épousé la fille Anna. Celle-ci brille aujourd’hui dans le beau monde parisien.
L’oiseau de haut vol repère les business prometteurs plus vite que les milliardaires locaux. Il fonce volontiers sur des proies chancelantes et les remet sur la voie du succès. Dernier en date: le grand groupe Carrefour. Là comme ailleurs il sut écarter les rivaux tout en affichant son habituel sourire retenu. Ce n’est pas un causeur mais un travailleur acharné, sobre, d’une vivacité sans failles. Il a tant de gros coups à son actif. Tel le groupe Editis ( Robert Laffont, Plon, Perrin, La Découverte, Belfont, Bordas, Le Robert…), 2'500 salariés. Les médias l’intéressent beaucoup, il connaît leur pouvoir d’influence et, malgré le déclin tant proclamé, les profits qu’ils peuvent engendrer: notamment Elle, Marianne, Franc-tireur, Télé 7 Jours, Version Femina, mais plus Le Monde dont il s’est retiré. Tout récemment le rapace a arraché un gros bout du géant français et international Atos, sous l’étiquette Tech Foundations (chiffre d’affaires: 5,4 milliards).
L’élégant Kretinsky a du goût. Après avoir passé bien des nuits au George V et au Meurice, il a acquis au 18 rue de l'Elysée I'hôtel du duc de Persigny, ancienne demeure du couturier Pierre Cardin, sa première résidence hors de Prague et de Londres. Plus un château dans l’Essonne. Et une île privée quelque part… Il aime décorer ses demeures avec des œuvres d’art prestigieuses aux prix fous. Ses opinions politiques? Il n’aborde guère le sujet, mais veille à répéter son attachement à la démocratie, ses préoccupations environnementales. Tout juste, bien qu’il ait fréquenté à Prague des figures sulfureuses. Le plus important: il laisse, dit-on, une totale liberté aux rédactions des titres qu’il possède.
Jusqu’où ira son appétit? Nul ne peut le deviner. Mais son entourage laisse entendre qu’il a encore trois milliards à investir cash. Avis aux amateurs.
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