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Lu ailleurs

Lu ailleurs / Le poids de l'homosexualité

Amèle Debey

25 février 2019

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Des chercheurs britanniques se sont basés sur des rapports de santé des citoyens pour effectuer des liens inédits entre forme physique et orientation sexuelle. Ils pensent notamment que les préférences amoureuses des gens influent sur leur Indice de masse corporelle (IMC), comme le rapporte The Independent. Loufoque?



Les femmes lesbiennes et bisexuelles auraient plus facilement tendance à être en surpoids que les femmes hétérosexuelles, selon une étude menée par University College London (UCL) et University of East Anglia et publiée dans le Journal of Public Health. Les scientifiques sont arrivés à cette conclusion après avoir analysé les données publiques de la population britannique. Ils souhaiteraient désormais que l’identité sexuelle soit prise en compte dans les déterminants sociaux de santé.

«Les minorités sexuelles sont plus enclines à être confrontées à des facteurs de stress psychologique, qui ont une influence sur leur santé mentale et leur comportement en rapport avec leur santé, comme la fumée, l’alcool, le régime et l’activité physique», explique la Dr. Joanna Semlyen, chercheuse principale de l’enquête. «Ces facteurs de stress incluent également l’homophobie et l’hétérosexisme, des expériences négatives vécues par les lesbiennes, les bisexuels et les gays, qui découlent de leur orientation sexuelle.»

«A contrario, continue-t-elle, les hommes gays et bisexuels ont plus de chance d’être en insuffisance pondérale que les hétérosexuels. Nous avons également découvert que les homosexuels hommes ont significativement moins de chances que les hétéros d’être en surpoids ou obèses.»

L’orientation sexuelle n’est enregistrée dans les études sur la santé que depuis 2008, ce qui explique pourquoi les inégalités affectant les minorités sexuelles n’ont pu être soulignées que récemment.

«Nous espérons que les législateurs et les cliniciens pourront utiliser ces nouvelles informations pour fournir un meilleur soin et un suivi plus approprié aux lesbiennes, gays et bisexuels», conclut la chercheuse.

Cette conclusion vient des données d’une douzaine d’études nationales de santé effectuées sur 93'429 participants.

Drôle de considérations, mais...

Au-delà des résultats de cette étude, qui servent surtout à alimenter la réflexion, je tiens à y ajouter mon analyse personnelle, puisqu’il s’agit d’un sujet que je connais bien:

D’après mes observations, étalées sur plusieurs années, je pense qu’on peut se demander dans quelle mesure le fait que les lesbiennes ne soient pas assujetties à la même pression du regard masculin – ni soumises aux mêmes dogmes de beauté – peut influer sur leur apparence. Au contraire, il me semble que les femmes aimant d’autres femmes ont plutôt tendance à chercher à s’extirper du regard des hommes. Ce qui pourrait notamment expliquer pourquoi nombre d’entre elles ne ressentent pas le besoin de renvoyer une image féminine d’elles-mêmes, au sens où l'envisage la société, d'un point de vue vestimentaire. 

A l’inverse des femmes hétérosexuelles, les lesbiennes ne sont pas non plus, ou dans une moindre mesure, concernées par la concurrence physique qui sévit au sein de la gent féminine et qui est à l’origine d’une partie de la pression que les femmes s’imposent à elles-mêmes dans leur quête de la beauté (et de ses critères modernes). Les femmes homosexuelles posent sur leurs congénères hétérosexuelles un regard moins lié à une éventuelle comparaison physique, en règle générale, puisque l’approche est différente. Le schéma est différent. A contrario, il existe chez les hommes gays une glorification particulière de l’apparence en général et de l’esthétisme en particulier, souvent liée, paradoxalement, aux critères validés par la société au sens large. Les exemples sont légions.

C'est un point de vue. Le vôtre?


Pour lire l'article original, c'est par ICI!

VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET

1 Commentaire

@Lagom 25.02.2019 | 15h13

«Je pense que ces observations seraient valables pour une région du monde, mais pas pour toutes les régions, en tenant comptes des différences climatiques, culturelles, culinaires et religieuses, etc. Entre en jeu surtout, le degré de franchise/dissimulation des individus, relatives à leurs activités sexuelles. Autrement dit, "you can never know".»


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