Média indocile – nouvelle formule

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Un site, des mooks, des livres, des brochures, des podcasts ou audio-mooks, des récits en réalité augmentée… Créée en 2014, Sept.ch SA, société éditrices entre autres du site sept.info et de Sept mook, propose des reportages en long format, des feuilletons, des récits et des enquêtes approfondies sur plusieurs supports. Cet hiver, nos confrères proposent ainsi à leurs lecteurs pas moins de trois publications différentes.



Sept.ch SA a réussi un pari audacieux. Celui de tous les médias indépendants de Suisse: exister dans un marché dominé par quelques grands groupes de presse possédant plusieurs publications. Il faut dire que Patrick Vallélian, fondateur, directeur et rédacteur en chef de cette structure basée à Lausanne et à Fribourg gère tout ça avec beaucoup d’énergie et semble prêt à aller chercher les lecteurs pratiquement un par un. «Le public est disséminé dans de multiples endroits. C’est pourquoi nous diversifions nos angles d’attaque», explique-t-il. Sept.ch SA propose plusieurs supports – papier, ordinateurs, tablettes, smartphones ­– pour une déclinaison moderne de la matière rédactionnelle: un site, un mook, des cahiers, des podcasts ou audio-mooks, des récits en réalité augmentée grâce à l’application Sept. Les contenus sont ainsi accessibles de plusieurs manières et sur différentes plateformes. En tout, Sept.ch SA comptabilise près de 5000 abonnés et plusieurs milliers d’acheteurs occasionnels. «Chaque édition de nos mooks est lue par plus de 50’000 lecteurs sur nos supports papier et numériques, se réjouit Patrick Vallélian. Une des particularités de Sept.ch SA est d’être tout à la fois un éditeur de littérature du réel et un éditeur de slow journalisme, ce qui lui permet de diversifier ses revenus et ses recherches de soutiens. Enfin, Sept.ch SA, à travers son agence de brand journalisme Sur Mesure, propose également ses services et ses compétences éditoriales et technologiques à d’autres, par exemple dans le cadre de magazines, de livres ou d’enrichissement d’ouvrages par des formats en réalité augmentée.»

Aujourd’hui, après neuf ans d’existence, non seulement Sept.ch SA s’autofinance, mais en plus la société valdo-fribourgeoise continue de se diversifier, de surprendre. Cet hiver, nos confrères proposent ainsi à leurs lecteurs pas moins de trois publications différentes.

Le mook

Quatre fois par année, Sept.ch SA réalise un mook (contraction de magazine et de book). Le dernier Sept mook en date est un «spécial photojournalisme». Il s’ouvre avec des photos de Marcel Bolomey (1905-2003), prises à Genève dans les années trente et quarante. Portraits, scènes de rues, célébrités, il s’agit d’«images en noir/blanc empreintes d’humanisme et de réalisme.» Dans cette édition, on trouve aussi un reportage au Sahara occidental et la présentation des deux lauréats 2022 du prix Sept du photojournalisme suisse, Paloma Laudet et Shervine Nafissi. Deux reportages venus du passé, également: celui de Joseph Kessel, en 1920, dans une Irlande en lutte pour son indépendance, couplé à celui, photographique, du sociologue suisse Werner Haug, réalisé 50 ans plus tard. Enfin, un magnifique reportage de Pinaki (texte et images) dans les Alpes valaisannes, où, dans la vallée reculée Zwischbergenthal, vivent Köbi et ses vaches.

Le cahier

En septembre 2022, à l’occasion de ses huit ans, Sept.ch SA a lancé sa collection Les cahiers de Sept. Elle présente de manière pratique des longs récits publiés précédemment par épisodes sur le site de l’éditeur romand. Le dernier en date est consacré à L’inventeur oublié du Web. Il s’agit d’un récit du journaliste Quentin Jardon, qui a rencontré Robert Cailliau, l’ingénieur belge grâce auquel le projet du chercheur britannique du CERN Berners-Lee a pu être diffusé dans le monde entier. Il a fallu beaucoup de persévérance au journaliste pour réussir à rencontrer l’ingénieur qui «semble se complaire dans l’anonymat».

Le livre

La Suisse vue du ciel présente les photographies de l’aérostier Laurent Sciboz, prises depuis un ballon à gaz ou une montgolfière. La première chose frappante est que les paysages suisses sont pour la plupart modelés de main d’homme. Il y a les champs cultivés, très géométriques. Les maisons aussi, ou des parkings. Il n’y a guère que les montagnes où autre chose que l’activité humaine est perceptible. Deux textes accompagnent les photographies. Tout d’abord, une interview de Laurent Sciboz, qui, avec son compagnon de vol Nicolas Tièche, est champion du monde de ballon à gaz et détenteur du plus long vol en compétition de l’histoire. Ensuite un texte qui revient sur «l’art de s’élever dans le ciel», notamment en ballon.     

«Ne laissez pas la réalité se résumer à l’actualité», propose Sept.info. Voilà un bon conseil à suivre.


www.sept.info   

Le Mook  

Le Cahier 

Le livre

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