Média indocile – nouvelle formule

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Quels que soient les auteurs du sabotage des deux gazoducs entre la Russie et l’Allemagne, ils ont porté un coup historique à l’Europe. Le sujet n’est pas resté longtemps à la une. Comme si l’on ne voulait pas en voir les conséquences à long terme. La principale puissance économique de l’UE est blessée au cœur. Des centaines d’entreprises ferment ou envisagent de le faire, des dizaines de milliers d’emplois sont menacés. Mais au fait, qui avait intérêt à un tel grabuge? Etonnamment – ou pas – les médias s’attardent peu sur cet évènement de portée historique.



Pour combler le manque de gaz russe, les Européens doivent trouver d’autres approvisionnements, aléatoires et très chers. Le ministre allemand de l’Economie, fort inquiet, déclare que «quelques pays, dont des amis, pratiquent des prix lunaires (Mondpreise)». Visés notamment, les Etats-Unis qui livrent à grands frais du gaz de schiste liquéfié, leur rêve depuis des années.

Quitte à heurter les dociles suiveurs de la propagande américaine, qui bien sûr incriminent les Russes responsables de tous les maux, alignons quelques faits. A la veille de l’invasion de l’Ukraine, Joe Biden déclarait que dans un tel cas, Nord Stream n’existerait plus. «Nous avons les moyens pour cela», ajoutait-il devant le chancelier Scholz éberlué. La sous-secrétaire d’Etat aux Affaires politiques, Victoria Nuland, a renchéri dans ce sens à plusieurs reprises. Il faut dire que depuis des années, Washington pourfend le projet de ces artères énergétiques. Il n’y a en réalité que deux puissances capables de détruire ces deux gazoducs blindés, à 80-100 mètres de profondeur: les USA et la Russie. Toutes les autres hypothèses paraissent fantaisistes. L’Iran? Il a d’autres soucis. Les sociétés pétrolières auraient engagé des plongeurs? Fariboles. Plus révélateur: les Américains, avec leurs proches alliés polonais, avaient engagé comme par hasard des manœuvres sur la zone avec tout un arsenal voué à la détection des mines englouties dans la mer. Des navires russes rôdaient aussi pas loin.

Logiquement, Poutine n’avait aucun intérêt à détruire ces infrastructures. Le contrôle du robinet, ouvert ou fermé, était une arme politique efficace. On vient de le voir avec une reprise soudaine des livraisons de gaz à l’Italie. En finir une fois pour toutes avec les gazoducs ne lui apporte aucun avantage, restreint ses marges de manœuvre à l’avenir. En revanche, il faut bien admettre que les Etats-Unis avaient de quoi se féliciter de cet attentat qui aboutit à leur vœu maintes fois exprimé. 

Tout récemment, Antony Blinken, secrétaire d’Etat, a tenu un point presse à l’occasion d’une rencontre avec la ministre des Affaires étrangères du Canada, Melanie Joly. Le New York Times en a donné le mot-à-mot. Dans un exercice acrobatique, le haut responsable de la diplomatie américaine a rejeté la responsabilité du sabotage, mais s’en est félicité avec insistance: «C’est aussi une opportunité formidable. Une opportunité formidable d’éliminer une fois pour toutes la dépendance à l’énergie russe et ainsi d’enlever à Vladimir Poutine l’arme de l’énergie comme moyen de faire avancer ses projets impériaux. C’est très significatif et cela offre d’énormes opportunités stratégiques pour les années à venir.» Ajoutant, charitable: «Mais pendant ce temps nous sommes déterminés à faire tout ce que nous pouvons pour que les conséquences de tout cela ne soient pas supportées par les citoyens de notre pays ou d’ailleurs à travers le monde.» En clair: livrer notre gaz. 

Moins aligné sur le récit officiel, le pontet de l’économie, professeur à Columbia University, Jeffrey Sachs, a déclaré sur Bloomberg TV qu’il n’avait aucun doute sur le fait que c’est bien l’armée américaine qui a fait sauter les gazoducs Nord Stream 1 et 2. Il a souligné que cet évènement allait profondément affecter l’Europe, sur la durée. Car on peut tourner les faits comme on veut, il est certain que les énergies renouvelables ne prendront pas le relai avant longtemps. Et que les nouvelles dépendances, extrêmement coûteuses, poignardent le Vieux Continent. Ses interviewers, fort embarrassés, ont tenté de lui couper la parole. A quoi il a réagi en haussant les épaules, peu surpris par le conformisme des médias.

Un autre connaisseur ne s’y est pas trompé. Mais pour applaudir le coup. L’ex-ministre polonais des Affaires étrangères, Radoslav Sikorski, époux d’une politologue américaine célèbre, a tweeté peu après le sabotage: «Thank you USA!». Message effacé ensuite quand la doxa anti-russe a repris le dessus. Les Polonais ont en effet de quoi applaudir des deux mains. Depuis le début, ils tempêtent contre ces gazoducs. 

Et l’Allemagne, copropriétaire des installations détruites, que dit-elle? Ses dirigeants baragouinent qu’ils vont se joindre aux enquêtes sur l’affaire, après en avoir été écartés, aux côtés de la Suède, de la Norvège et du Danemark. Mais à la marge, la colère commence à s’exprimer. Pas seulement à propos des sabotages. Une part non négligeable de l’opinion allemande estime excessif le prix payé pour ce conflit international localisé, en prolongement d’une guerre civile de plusieurs années. Les dégâts s’annoncent en effet considérables. Parce qu’un grand nombre d’entreprises, petites et grandes, ne seront pas en mesure de payer leurs factures augmentées. Les 200 milliards d’euros promis par le gouvernement pour atténuer le choc ne suffiront pas et cette aide ne sera que temporaire. 

Dans le coût d’un produit ou d’un service, une part, plus ou moins importante, est liée à celui de l’énergie. S’il est possible de produire ailleurs moins cher, la tentation de délocaliser est grande. Où? Aux Etats-Unis par exemple! On y ouvre grand les bras aux investisseurs qui se détourneraient de l’Europe. A cela s’ajoute le manque d’autres importations russes, bloquées par les sanctions, notamment des composants azotés, aussi utiles dans l’industrie que dans l’agriculture. Pour parfaire le tableau, un coup de griffe aux exportateurs d’automobiles européens, principalement allemands. Le gouvernement américain subventionne généreusement les acheteurs de véhicules électriques… à condition qu’ils soient fabriqués aux USA, au Canada ou au Mexique. Mercedes, BMW et Volkswagen qui misaient beaucoup sur ce marché se retrouvent Gros-Jean comme devant. 

La Commission européenne envisage de «plafonner» les prix du gaz et du pétrole, de toutes origines ou de Russie seulement. Vœu pieux. On ne bouscule pas si facilement les lois du marché. La réponse des Etats du Golfe n’a pas tardé: ils réduisent d’ores et déjà leur production pour maintenir les prix au plus haut. 

Les sanctions, la mise au ban de la Russie, les sabotages dits mystérieux plongent l’Europe, plus que partout ailleurs, dans de sévères difficultés à court et à long terme. On peut trouver cette politique justifiée ou irréfléchie, mais on ne peut pas fermer les yeux sur cette réalité. Le poids économique et politique dans le monde de cette entité – dont la Suisse est de facto partie prenante – s’en trouvera encore un peu plus affaibli.

VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET

23 Commentaires

@willoft 07.10.2022 | 01h22

«On en revient toujours à la même équation, qui dirige l'Europe des Van der t'en guerre?
Sans doutes de puissants lobbies et la "petite" Suisse n'échappe pas à la règle...
Pas de F35=la loi américaine contre ses industries.
Sauf que l'occident n'a pas compris et malgré ses "wokes" qu'est venu le temps de payer son arroguance coloniale»


@Qovadis 07.10.2022 | 01h54

«Et comme par hasard, un ou deux jours après le sabotage du gazoduc Nordstream, la Pologne inaugurait en grande pompe le gazoduc Baltic Pipe qui lui livrera du gaz depuis la Norvège.
Merci à Jacques Pilet pour cet article lucide.»


@Pipo 07.10.2022 | 02h57

«Merci pour cette analyse du sabotage des deux gazoducs. Celui-ci s’inscrit dans la ligne irréfléchie des décisions européennes, vassales des USA, prises depuis le début du drame ukrainien, qui date de bien avant février dernier comme relevé par nombres d’analystes « complotistes ».
P.Flouck»


@XG 07.10.2022 | 07h10

«Merci une fois encore monsieur Pilet pour cette analyse clairvoyante. Il est temps que les peuples européens renvoient au placard cette clique de dirigeants incompétents qui n'oeuvrent pas dans l'intérêt des populations qu'ils gouvernent mais sont à la solde de lobbies divers et variées qui n'ont que le profit en tête. Ce sera je l'espère le cas après un hiver passé à grelotter dans l'obscurité.»


@Roger R. 07.10.2022 | 08h12

«Très bon article, merci pour votre analyse clairevoyante. Maintenant pourriez-vous faire en sorte que les 7,3 milions de Suisse, en âge de lire et de comprendre (j’oublie les 15% représentés par les moins de quatorze ans), aient accès à votre article dans nos quatre langues nationales. Si je devais faire un voeux en lançant une pièce dans la fontaine de Trevi ou dans un bassin alors ce voeux serait mien. La jeunesse africaine semble se soulever contre l’ingérence et la présence de la France (et de l’occident en général) sur son sol africain; les peuples occidentaux ne devraient-ils pas faire pression pour que l’Europe prenne son destin en main, hors des Etats-Unis et renoue des liens avec une Russie qui n’y était pas opposée encore assez récemment. Peut-être que la population est trop âgée dans son ensemble pour manifester dans la rue à moins que le froid et l’obscurité de l’hiver les réveillent à défaut de les endormirent définitivement.
»


@AlbertD576 07.10.2022 | 08h29

«Excellent article. Il est inquiétant qu'un incident géopolitique de cette importante n'ait pas fait plus de remous.

La presse est en effet en partie responsable. La majorité de la population n'a donc pas compris l'ampleur des dégâts pensant que ce n'était pas si grave ou qu'on pourrait réparer.

En France, certains journaux ont été un peu précis: ce gazoduc stratégique est un ouvrage majeur: "ce projet a été pharaonique. Il a consisté à construire un tube d'un seul tenant de 1230 kilomètres. Ça ne s'était jamais fait".

On parle tout de même de 8 milliards d'euro engloutis, Car ces gazoducs sont irréparables donc perdus. C'est énorme.

Un vrai coup de poignard dans le dos qui pourrait avoir été porté par notre meillleur allié et ennemi. Et s'il n'en est pas responsable, il semble se réjouir de nos malheurs acr cela dessert ses intérêts.

A l'heure où certains présidents parlent d'apocalypse nucléaire, cela fait froid dans le dos.»


@Bacchus sur léman 07.10.2022 | 08h40

«Bravo Monsieur Pilet pour cette analyse. Quand on mesure ce que ça doit vous coûter, vous qui étiez le chantre de cette Europe veule, corrompue et anti-démocratique. Le réveil a dû être douloureux pour vous et je compatis à votre mal de crâne. Mais ce n’est pas de l'ironie, je suis sincèrement épaté. Les convertis sont souvent plus pertinents que les vieux croyants !»


@rogeroge 07.10.2022 | 09h45

«Ah, les Américains sont finauds et succèdent aux colonisateurs Européens qui en prennent pour leur grade.
Leur industrie d'armement se porte de mieux en mieux et, comme me le disait Suzette Sandoz: somme toutes les USA s'en mettent plein les poches et envoient les Européens faire le boulot. No comment.»


@DBT 07.10.2022 | 09h51

«Merci pour cette excellente mise à jour de faits qu'aucun média lambda n'ose dénoncer. Cet hiver, pour éviter de reconnaître leur mauvaise stratégie aveuglément pro-antlantiste et russophobe, les décideurs européens pourront justifier un changement de cap par la pression de mobilisations de rue qui seront des gilets jaunes à grande échelle. L'Europe aura beaucoup perdu dans cette guerre. Elle en porte la responsabilté en se vassalisant aux USA et à ses intérêts»


@FLeresche 07.10.2022 | 11h37

«M. Pilet, loin des discours idéologisés, présente des faits à la base de son analyse, ce qui la rend parfaitement crédible. Un autre évènement me parait perturbant: soudainement, la Pologne exige officiellement de l'Allemagne des réparations de guerre d'un montant de 1'200 milliards d'Euros (1'200'000'000'000)! Alors que la commission européenne en appelle à une sacro-sainte unité face à la Russie, cette "attaque" frontale est une autre manière d'exercer une pression sur l'Allemagne. Affaiblir l'Allemagne, c'est affaiblir l'Europe et la mettre au pas. Que cela vienne du gouvernement polonais, le meilleur ami des USA en Europe, ne tient pas du hasard.»


@iago_ch 07.10.2022 | 13h31

«@Bacchus sur léman
Moi aussi, ancien lecteur du Nouveau Quotidien et qui arborait un autocollant européen sur son scooter (!), je suis reconnaissant à Mr. Pilet d’avoir cette clairvoyance et de nous offrir un autre point de vue. Continuez ainsi, c’est ce qui a motivé mon abonnement!»


@markefrem 07.10.2022 | 13h41

«S’il faut choisir entre deux impérialismes, je préfère encore la perfidie astucieuse et intelligente de l’un à la brutalité, la mauvaise foi, les mensonges éhontés de l’autre. Comment se fier à un partenaire imprévisible, sans foi ni loi, ne respectant jamais sa parole, en un mot digne successeur de Staline et autres pontes de la défunte URSS. Quoi ? l’Europe aurait dû laisser faire l’invasion de l’Ukraine, comme il a toléré celle de la Crimée, au risque de devoir bientôt admettre l’annexion des Pays Baltes, de la Pologne, de la Hongrie, etc. ? N’en déplaise à M. Pilet, l’Europe n’a hélas pas la puissance nécessaire à un "Alleingang" Je m’attriste qu’on puisse croire une seule seconde aux propositions de la Russie et de ses autorités, obnubilées par le souvenir lancinant de l’URSS et ses satellites.»


@willoft 07.10.2022 | 16h51

«@ Markefrem
Moi je m'attriste que vous n'ayez pas compris que les US soufflent sur la braise depuis la révolution orange qu'ils ont sans doute fomentée.
Vous pensez sans doute en mode binaire, le gentil Zélensky contre le mauvais Poutine!

L'Europe n'avait qu'une carte à jouer, celle du rapprochement avec la Russie pour former bloc contre les US, la Chine, bientôt l'Inde et l'Afrique, ce dont Poutine n'était pas contre, mais à force de lui cracher à la figure et de lui ressasser Staline...

Vous êtes sans doute d'une génération qui ne verra pas l'Europe couler et tant mieux pour vous.»


@Eggi 07.10.2022 | 16h56

«Je tiens aussi à déclarer publiquement mon admiration pour Monsieur Pilet qui, en un tournemain, passe de journaliste -du moins le dit-il- à enquêteur pénal international. Mieux, il nous délivre, avant les spécialistes à l'oeuvre, le résultat de ses investigations, pour mieux accréditer les thèses déjà défendues dans BPLT par un autre journaliste -du moins le dit-on- et qui reprennent les arguments de la propagande poutinienne. Avec le succès que l'on constate à la lecture des commentaires de lecteurs (sauf un, qui ne se laisse pas abuser; cela fait deux avec moi)...»


@willoft 07.10.2022 | 19h58

«Pas facile d'être journaleux, avec les trooolllls
Àussi actifs sur les bloguesques du Temps et maintenant sur les commentaires de BPLT, non?

On les reconnait aisément à leur manque d'argument, pfff»


@Gamma 07.10.2022 | 20h52

«La seule certitude que l'on aie à propos de cet épisode est que c'est un coup de massue pour l'Europe. Merci M. Pilet de le dire clairement.
Mais est-on bien certain que seules l'armée américaine ou l'armée russe peuvent mener une telle opération? Couler une bombe à retardement par 70 mètres de fond, sur un objectif fixe, ne doit pas être si difficile.»


@Da_S 07.10.2022 | 23h08

«@Eggi: "propagande poutinienne" .... allez, vous qui ne vous laissez abuser par rien et personne, vous avez certainement mieux à offrir comme argument ou (éventuellement) réflexion?»


@Cleo 08.10.2022 | 16h55

«Un grand merci pour cette fine analyse qu'il serait également utile de voir ou entendre dans les "grands" médias .
»


@willoft 08.10.2022 | 18h07

«Le sabotage du pont Russie-Crimée ajoute une dimension tragique supplémentaire.
Même si il est déjà prévu que certains vont prétendre que ce sont les russes eux-mêmes qui scient la branche sur laquelle ils sont assis, ben voyons, le ridicule ne tue pas nous dit-on.

Alors allez demander à tous ces soldats ukrainiens, russes, les civils ce qu'ils en pensent
Toute cette farce US est en train de tourner à une troisième guerre mondiale.
Est-ce le but US pour renflouer ses caisses, avec leurs 30'000 miliards de dettes ????

En tous les cas, quel désastre l
ce brouhaha européen cahin-chaotant...!!!!»


@simone 09.10.2022 | 15h31

«Hélas! Vous m'avez tristement convaincue! Merci.
Suzette Sandoz»


@hermes 09.10.2022 | 16h54

«Clairvoyant dans cet article M. Pilet ? Permettez-moi d’en douter ! Il y exprime une opinion parmi d’autres qui sert surtout de marchepied à tous les pourfendeurs de l’Europe dont certains des commentaires en sont la plus pure incarnation.
La vérité est que l’Europe se trouve contrainte par l’imbécilité du dictateur Poutine de faire en accéléré ce que tous les autres états devront faire plutôt tôt que tard : diversifier ses sources énergétiques et économiser l’énergie.
Cela peut être un inconvénient à court terme mais certainement pas à long terme.
Affirmer que les USA tirent profit de cette situation à court terme est une évidence mais ils supportent aussi l’essentiel des coûts de soutien aux Ukrainiens et personne ne sait jusqu’où ira cette guerre et comment elle se terminera. Ce qu’on sait en revanche, c’est que les USA auront beaucoup à lutter avec beaucoup de moyens pour contrer la montée en puissance de la Chine.
Enfin revenons aux gazoducs Nord Stream : je trouve que M.Pilet passe un peu vite sur les auteurs possibles ! Pourquoi par exemple Gazprom ne pourrait-elle pas en être l’auteure ? Eviter de devoir débourser des milliards d’euros de dédommagements pour non-livraison de gaz vaut bien la mise hors-circuit de ces gazoducs !

»


@willoft 11.10.2022 | 23h06

«@ Hermes
le Champigniac du commentaire, c'est vous
Je ne vais pas m'attarder plus, mais comment dire que les US sont les premiers assistants ukrainiens, dans l'effort de la guerre qu'ils ont provoquée
Et dire en même temps que les russes sabotent leurs gazoduc pour ne pas payer leur défaut contractuel ????
Ne pensez-vous pas que s'ils ferment les robinets, l'effet est le même?

A l'heure et contre toute attente, où l'on entend saisir les biens des oligarches (qui sont seulement russes, bien sûr) en totale contradiction avec le droit autant libéral qu'international, le monde n'en est plus à une contradiction woke près!»


@hermes 14.10.2022 | 18h19

«@willoft
Je n'ai apparemment pas la langue de bois de Champignac puisque vous vous êtes senti précisément visé par mes propos.
Je ne suis pas de ceux qui affirment que la terre est plate et qui déclament comme vous le faites que ce sont les USA qui ont provoqué la guerre en Ukraine; il ne faut tout de même pas passer son temps à tordre les réalités quand on sait que Poutine resasse depuis vingt ans son amertume et sa soif de venger le délabrement de la défunte URSS.
Quant aux gazoducs, je vous explique volontiers la différence entre fermer les robinets ou rendre ces gazoducs inutilisables: dans le premier cas, Gazprom est celle qui ferme les robinets sous pression de Poutine et devra verser des indemnisations colossales pour rupture de contrat. Dans le second cas, personne ne sait qui a fait sauter les gazoducs mais en revanche Gazprom peut se réfugier derrière l'accident pour éviter de verser des indemnisations! A vous de juger à qui profite l'"accident"!»