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A vif

A vif / Schuss musical à travers Lausanne


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Descendre tout schuss à travers les bars de Lausanne pour découvrir de nombreux artistes, la veille de la votation sur «No Billag», c'est ce qu'a proposé, pour la seconde fois en un mois, le festival «Schuss». Belle initiative que celle-là, contrairement à celle qui est votée aujourd'hui.



Le nom de ce festival n'a jamais été autant d'actualité qu'aujourd'hui. Il est 17h et je me bats contre la neige et le verglas pour me rendre au Lacustre, à Ouchy.

Le duo Hirsute au Lacustre.

Les groupes ne m'ont pas attendu pour commencer: Simon Gerber et Sophie Noir Trio est déjà en place et joue depuis un moment. Il y a du monde, des pin's Non à No Billag par-ci, un t-shirt RTS par-là. Les gens ont l'air enthousiastes. Beaucoup sont contents d'être là, entourés de monde et pas seuls en train de déprimer chez eux à l'idée des résultats de demain. Le chanteur, avant la dernière chanson de son groupe, rappelle à tout le monde que le non à l'initiative est de mise. Il ne s'étale pas, mais c'est dit.


Une fois le concert fini, une équipe s'active pour mettre en place le groupe suivant, Hirsute. Durant la pause, tous sommes vivement invités à mettre la main au portefeuille, pour les artistes, pour leur travail. Légitime requête, l'entrée étant libre.

Moi? J'en profite pour rejoindre Simon Gerber au bar et lui demander s'il trouve que c'est important d'être là ce soir. Oui, pour faire symboliquement quelque chose et, même si les dés sont jetés, ne pas attendre simplement jusqu'à demain. A-t-il peur? Disons qu'il sera plus serein ce soir. «On fait mieux de ne jamais être trop confiant, on a vu ce que ça donnait de l'être...»

Ensuite c'est vers Gaël, celle qui récolte les sous pour les artistes dans un bonnet de Père Noël, que je me dirige. Elle m'explique que la première édition de Schuss (le 16 février) avait tellement bien marché que ç'en était presque frustrant de s'arrêter là. Beaucoup de groupes n'avaient pas pu jouer et c'est pourquoi, plein d'enthousiasme, ils ont remis le couvert la veille de la votation, ce samedi 3 mars. Elle me dit que l'idée, au départ, c'était aussi de remettre un peu d'humain dans cette campagne No Billag parfois très violente – sur les réseaux sociaux notamment – en se retrouvant pour débattre, écouter de la musique, se parler. Gaëlle espère qu'après cette votation, des projets comme Schuss continueront à fleurir. Car oui, c'est une réussite.

Mon schuss, perso.

Il est 18h40. Je me sauve – écharpe, bonnet, fermeture Eclair remontée jusqu'au nez – pour aller prendre le pouls de la Datcha. Elle est remplie, des gens de tout âge. J'arrive juste à temps pour écouter les Marvinca, de jeunes artistes.

Marvinca à la Datcha.

J'avise une spectatrice qui a deux pin's Non à No Billag sur son sac, pour m'enquérir de sa présence à cette soirée. Elle est contente d'être là et oui, elle reconnaît avoir peur de cette votation: elle est employée à la RTS. Les temps sont durs: quoiqu'il advienne, des économies devront être faites, ce qui ne présage pas un avenir des plus faciles. Mais, le fait que le débat soit ouvert et qu'on se pose ces questions sur la redevance, est une bonne chose, dit-elle.

Le «pisteur» de la Datcha – celui qui orchestre la soirée et que j'ai coincé entre deux concerts – rappelle que la SSR est  un soutien pour les nombreux artistes suisses qui méritent d'être découverts. Les soirées Schuss c'est surtout ça: faire entendre des musiciens, connus ou pas connus, pendant une soirée dans le tout Lausanne. Et puis, la dimension «Non à No Billag», c'est davantage aux artistes de la rappeler, pas à eux, organisateurs. D'ailleurs, ils auraient bien de la peine à faire de longs discours sur le sujet, trop affairés à installer le matériel du groupe suivant pour que la soirée et le son soient bons.

Il est 20h30 et je m'éclipse mais les concerts continuent au Caveau du Cœur d'or, au No Name, au D! et j'en passe. Gilles Marchand est-il passé comme le souhaitaient les organisateurs? Qui sait?

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