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Culture

Culture / Un peu de philosophie politique


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«Gilles Deleuze, Félix Guattari – Une philosophie des devenirs révolutionnaires», Igor Krtolica, Editions Amsterdam, 135 pages.



L’époque est aux opinions, tout le monde en a une sur à peu près tout. Plus rares sont les pensées, la construction ou la déconstruction de concepts. Dans son livre, Igor Krtolica aborde la pensée et la philosophie politique de Gilles Deleuze et de Félix Guattari, et ça fait comme un vent frais. L’œuvre des deux hommes, explique-t-il, «est une philosophie (…) dont les concepts remplissent une fonction inactuelle, celle de saisir dans chaque présent historique ce qui recèle une puissance d’avenir et de devenir.» Un peu plus loin, il cite les deux penseurs: «Le problème fondamental de la philosophie politique reste celui que Spinoza sut poser (et que Reich a redécouvert): "Pourquoi les hommes combattent-ils pour leur servitude comme s’il s’agissait de leur salut?" Comment arrive-t-on à crier: encore plus d’impôts! moins de pain!» Krtolica explique comment, pour Deleuze et Guattari, le problème est aussi en nous et qu'il existe «le risque d’une nouvelle forme de fascisme, qui ne passe plus tant par une entreprise totalitaire de l’Etat sur les masses que par un modelage plus fin des subjectivités, qui sont amenées par des mécanismes inédits, comme les médias de l’industrie culturelle, à se reconnaître dans une série d’identités préformées par le marché capitaliste.» Il suffit aujourd’hui de regarder n’importe quelle émission de télévision pour s’en convaincre. Et pour dire encore un mot des devenirs: «Deleuze et Guattari en viennent à souligner l’importance qu’il y a à distinguer soigneusement deux aspects que l’on ne cesse de confondre, l’avenir des révolutions dans l’histoire et le devenir-révolutionnaire des gens. (…) Le devenir-révolutionnaire des gens ne relève pas de l’histoire, car il forme un événement ou un devenir qui trouve son sens en lui-même…» Il est frustrant autant pour vous que pour moi de résumer ce livre ainsi; lisez-le, c’est mieux.

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