Culture

En quatre épisodes, cette série de podcasts du «Cours de l’Histoire», émission présentée par Xavier Mauduit sur France Culture, revient sur vingt années, entre 1923 et 1943 qui voient Hitler exposer puis mettre à l’œuvre son idéologie mortifère. Il y a presque cent ans, en novembre 1923, une tentative de coup d’Etat échoue dans une brasserie munichoise. Vingt ans plus tard, les usines de mort exterminent les Juifs d’Europe par millions. Dans le quatrième épisode, les historiens Marie Moutier-Bitan et Tal Bruttmann abordent une question qui n’est que nouvellement défrichée: les images. Dans l’étude comme l’enseignement de la Seconde guerre mondiale en particulier, les photographies sont utilisées comme illustrations, très rarement comme sources, notent-ils. Ce champ présente un danger majeur, explique Tal Bruttmann, qui publie un travail consacré à l’album d’Auschwitz: être soi-même piégé par l’intention de celui qui a pris la photo. Cela vaut pour les clichés pris dans les camps de concentration et d’extermination par des SS aussi bien que pour les images des pogroms et de la Shoah par balles en URSS occupée, le sujet d’étude de Marie Moutier-Bitan. Un exemple parmi nombre de perspectives ouvertes: ne pas oublier que les photographies de pogroms prises en Ukraine ou en Lituanie étaient mises en scène selon des ordres explicitement donnés par Reinhard Heydrich, pour «donner l’impression» que la population locale adhérait au projet nazi et attendait les armées allemandes comme une libération... De quoi réfléchir encore et encore sur la propagande de guerre.