Culture

«Je ne voulais pas qu’on l’oublie…» Philippe Becquelin est mort il y a un peu plus de cinq ans. Il était connu bien au-delà des frontières suisses sous le pseudonyme de Mix et Remix. Frédéric Pajak est un des premiers à avoir publié ses dessins de presse, au milieu des années 1980, et aujourd’hui il lui rend hommage avec un film qui retrace sa vie, notamment par le biais d’une trentaine de témoignages. Son enfance à Saint-Maurice, en Valais, son adolescence, les Beaux-arts à Lausanne, la rencontre avec Remix qu’il va épouser et avec qui il aura deux enfants. Le club La Dolce Vita, bien sûr, cette caverne underground dont il enlumina les murs et les flyers. Et puis les débuts discrets à L’Hebdo, et enfin la célébrité. Philippe Becquelin a fait des milliers de dessins. Ceux qui traitent de l’actualité sont à nuls autres pareils. Il ne prêchait pas la bonne pensée, ne faisait pas la leçon; loin de tout manichéisme, il regardait le monde et les humains comme interloqué: «quel étrange peuplade…» La diversité des témoignages évite une réification de Mix dans un rôle plutôt qu’un autre. Mari, père, frère, pote, dessinateur, artiste, punk, ambitieux, gentil, génial, submergé de travail, malade, libre… Mix n’est pas près d’être oublié.         

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