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Culture

Culture / Quand le racisme est plus effrayant que le surnaturel


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«Lovecraft Country», Matt Ruff, Editions 10-18, 480 pages.



Comment réunir en un même livre de la science-fiction, un hommage au genre pulp et une description froide et lucide de la ségrégation raciale aux Etats-Unis? Matt Ruff y parvient avec brio dans Lovecraft Country. Plusieurs histoires s’y côtoient et s’y entremêlent, chacune avec un autre narrateur mais mettant toutes en scène les mêmes personnages et formant au final un seul récit, avec un début et une fin. Tout cela se passe aux Etats-Unis, au milieu des années 50. De retour de la guerre de Corée, Atticus va affronter tout à la fois des forces magiques et le racisme systémique dont lui est sa famille sont victimes depuis longtemps – et encore pour longtemps. Ainsi, certains policiers sont non seulement racistes mais en plus ils appartiennent à des confréries pratiquant des rites ésotériques et dont certains membres sont doués de pouvoirs extraordinaires. Un riche héritier, à l’ancêtre duquel appartenait une esclave qui se trouve être l’aïeule d’Atticus, va tenter d’utiliser ce dernier pour de sombres machinations. Au fil des pages, on se rend compte que le plus horrible, le plus effrayant, ce n’est pas le surnaturel mais le racisme ordinaire.         

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