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Culture / Une quête un peu pathétique mais touchante


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«Le chanteur perdu», Didier Tronchet, Editions Dupuis, 184 pages



Didier Tronchet est l’auteur des formidables et humoristiques aventures du détestable mais attachant Raymond Calbuth et de celles du pathétique Jean-Claude Tergal, le plus pitoyable des anti-héros de la bande-dessinée. Mais avec Le chanteur perdu, le voilà qui explore un autre registre, plus intimiste. Le personnage principal, Jean, est un bibliothécaire en burn-out qui s’interroge sur le sens de sa vie, laquelle semble effectivement plutôt morne, voire carrément ratée. Il se souvient de sa jeunesse, dans les années 70, alors que comme beaucoup il se voyait en contestataire: «Ma chambre d’étudiant était grande comme une cellule de prison… J’étais un genre de Nelson Mandela…» On le voit, Tronchet reste moqueur. Le bibliothécaire déprimé part à la recherche d’un chanteur qu’il écoutait alors, Rémy Bé. Sa quête le mène de la Bretagne à une île lointaine. Ce pourrait être banal – «Qu’ai-je fait de mes rêves de jeunesse? Qu’ai-je fait de ma vie?» – mais ça ne l’est pas, grâce au sens du récit de Tronchet et à sa faculté à donner de la consistance aux paumés de toutes sortes. En plus, Rémy Bé a réellement existé – il s’appelle Jean-Claude Rémy – ce qui donne une dimension supplémentaire au récit.       

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