Culture / Une fable collapsologique, mais pas que…
«K comme almanach», Marie-Jeanne Urech, Hélice Hélas Editeur, 120 pages.
Le personnage principal du roman de Marie-Jeanne Urech est un lampiste. Un allumeur de réverbères. Tous les soirs, il lutte contre l’obscurité qui envahit la ville, au propre comme au figuré. Les habitants partent pour un ailleurs idéalisé, Belgador, une terre promise d’où personne ne revient. Il allume les réverbères d’une ville qui s’écroule, envahie par la jungle et le désert, d’une ville qui s’éteint. Le lampiste entretien le monde, le soin aux autres, le langage. K comme almanach est une fable, chacun et chacune y verra ce qui lui chante. Que représente cet enfant qui apparaît soudain, venu d’ailleurs, recraché par les flots, traumatisé et muet? Que représente cette femme qui tient, tel Atlas, son immeuble à bout de bras? «Au commencement, Simon rêvait de changements comme tous les humains, puis il se met à rêver de retenir ce qui s’échappe, ce monde en perdition et, à partir de là, la main va retenir, lier, surnager dans cet effondrement.» C’est une fable sur un monde qui s’effondre; pourquoi pas? On peut aussi y voir une réflexion sur la possibilité d’être, sur une tentative d’individuation dont le but est de recréer un collectif; le début d’une nouvelle civilisation?
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