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Culture

Culture / Un conte dense et incarné

Patrick Morier-Genoud

24 décembre 2021

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«Les enfants de la Volga», Gouzel Iakhina, Editions Noir sur Blanc, 512 pages.



Voilà un formidable conte, à plus d’un titre. Dans les premières années du siècle passé, Jakob Bach est instituteur dans un petit village des rives de la Volga. Il est le descendant de ces Allemands venus peupler la Russie au XVIIIème siècle, encouragés par l’impératrice Catherine II. Les habitants de Gnadenthal continuent de parler leur langue d’origine et l’instituteur voue un culte à Goethe. Sa vie routinière va être bouleversée quand un riche fermier vivant de l’autre côté du fleuve lui demande de donner des cours à sa fille. Le récit de Gouzel Iakhina entremêle savamment l’histoire des Allemands de la Volga, la Révolution russe, la nature, l’amour, la mort… Les personnages construisent leur destin et en affrontent les conséquences. Comme nous sommes en Russie, les états d’âme ne sont pas éthérés. Quant à l’écriture, elle est dense mais sans complications inutiles. Les enfants de la Volga propose également une réflexion sur l’écriture: Jakob Blach écrit des contes et s’aperçoit que certains influencent la réalité. Voilà une belle invitation à vivre de manière incarnée.

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