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Culture / Souvenirs dessinés d’une guerre


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«Le seau», Koenraad Tinel, Editions Seuil, 312 pages.



Koenraad Tinel est né en 1934 à Gand, en Belgique, il est Flamand. Son père est un héros de la Grande Guerre devenu sculpteur, sa mère joue du piano et chante, il a deux grands frères et une petite sœur. Une famille bourgeoise plutôt versée dans les arts, donc. Sauf que son père admire Adolf Hitler et que ses frères vont s’engager dans la SS. Le seau est le récit de la guerre vécue par la famille et vue à travers les yeux de l’auteur enfant. C’est un récit avant tout dessiné. Koenraad Tinel est un artiste, dessinateur et sculpteur. Ses dessins sont impressionnants, souvent sombres et parsemés de taches. Les textes sont brefs, comme des légendes aux dessins. Traduits du flamand ils racontent l’histoire factuellement, sans pathos. Cette guerre vécue par l’enfant a laissé des traces chez l’adulte qu’il est devenu. Ce sont ces traces que dessine et légende Koenraad Tinel, comme une carte de géographie intime enfin dévoilée. Si la carte n’est pas le territoire, ce travail de mémoire semble si nécessaire à l’auteur que le lecteur en est lui aussi un peu éclaboussé. Au-delà de tout ce que l’on peut dire et ressentir à son sujet, ce livre est un acte de grande générosité, celle de l’art lorsqu’il montre l’intime, le met à nu. Sommes-nous assez intimes les uns avec les autres, le sommes-nous avec nous-mêmes?


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