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Culture / Pour une fois, le commissaire n'est pas le plus désabusé


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«Ce n’est qu’un début, commissaire Soneri», Valerio Varesi, Editions Points, 336 pages.



Sans cesse tourmenté par ses pensées, le commissaire Soneri ne semble jamais très joyeux. Ce qu’il apprécie le plus, dans l’ordre, c’est la nourriture roborative d’Emilie-Romagne, le brouillard dans les rues de Parme et la sensualité d’Angela, la femme qu’il fréquente sans pour autant vivre avec elle. Il aime aussi beaucoup enquêter même s’il ne cesse de se plaindre et de fustiger les comportements et l’état d’esprit de ses contemporains. C’est un bougon mais on l’aime bien parce que ses aventures se passent en Italie. Celles-ci l'entraînent dans les milieux de l’ancienne extrême gauche italienne, celle de la fin des années 1960, persuadée alors qu’elle allait faire la révolution pour de vrai, qu’elle était l’avant-garde du prolétariat bien que composée de beaucoup d’étudiants d’origine bourgeoise. Soneri en rencontre quelques-uns, de ces anciens gauchistes − pas quelques-unes, où sont les femmes? −, pour la plupart encore plus désabusés que lui. Soneri doit trouver qui a tué un des anciens agitateurs politiques qui était aussi un sacré coureur de jupons et découvrir en même temps pourquoi un jeune homme d’origine roumaine s’est pendu sur un chantier. Comme le lecteur, et la lectrice, Soneri sent bien que ces deux morts sont liées. Alors qu’il voyage entre Parme et La Spezia avec Angela pour mener son enquête, Soneri évoque le dernier vers de la fin de l’Enfer, dans la Divine Comédie de Dante, lequel vers parle de la clarté des étoiles, et on se dit qu’il devrait moins se prendre la tête et mieux profiter de la vie, des joies de la bonne nourriture et du sexe.

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