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Culture / Oh, les belles plantes!


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«Atlas des plantes de mauvaise vie», Olivia Molnár et Aldwin Raoul, Editions Hélice Hélas, 72 pages.



Il en va de la nature comme de la littérature: le mauvais genre attire et réunit celles et ceux que l’ordre bourgeois ennuie, voire horripile. «Ce livre part à la rencontre des herbes de petites vertus, celles qui font le trottoir de nos villes en s’éparpillant là où on ne les attendait pas, ignorées et ignorant superbement les jardiniers communaux et tous les autres bipèdes qui passent à côté sans les voir», expliquent Olivia Molnár (dessins) et Aldwin Raoul (textes). Elles sont vingt-sept, du coquelicot à la fougère aigle, en passant par l’oxalis corniculée et la morelle noire, présentées sous leurs différents noms et pour la plupart par un très beau dessin. C’est à la fois savant et amusant, les textes sont bien tournés. Savez-vous par exemple ce qu’est le silène enflé (silene vulgaris)? Gamins, on appelait ça un pétard car d’un claquement de main on les faisait bruyamment exploser. Leur nom officiel vient de ce que ces petites outres gonflées rappellent la panse de Silène, «l’ivrogne le plus célèbre de la mythologie grecque». Des outres que la botanique appelle calice urcéolé, un nom qui fait rêver à d’autres calices tout à fait olé olé, et c’est coquin. J’en profite pour dire tout le bien que je pense de l’injustement décriée ortie, qui permet de faire de très bonnes soupes et provoque des piqures tout à fait revigorantes, pourvu qu’elles soient consenties.

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