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Culture / Le récit de la catastrophe nucléaire de Fukushima


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«The Days», Masaki Nishiura et Hideo Nakata, Netflix, 8 épisodes.



«Inspirée de faits réels», cette série est le récit du directeur de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi relatant les sept jours allant du tremblement de terre et du tsunami ayant fortement endommagé les installations à la stabilisation des risques de contamination. Cette mini-série est intéressante à plus d’un chef. Pour le rappel des événements ayant eu lieu en mars 2011, bien sûr, mais aussi pour ce qu’elle dit de la culture japonaise, laquelle nous est très étrangère. Tout se passe avec une lenteur parfois exaspérante. Il faut dire que les rapports sociaux et hiérarchiques, au Japon, sont particuliers, chacun reste à sa place, prend peu d’initiatives. Pas de grandes phrases, pas d’épanchement émotionnel, même au cœur de la catastrophe, même face à la mort. Ce qui peut effrayer, c’est que personne ne semble comprendre ce qui se passe dans la centrale, et que les moyens pour lutter contre le terrible risque nucléaire sont parfois ridiculement faibles. C’est par exemple avec l’aide de batteries de voitures que les techniciens essaient d’ouvrir des vannes de sécurité. Le témoignage du directeur – mort d’un cancer deux ans après la catastrophe – est glaçant. Pour éviter le pire, il a dû braver l’autorité de la direction de son entreprise et du Premier ministre. Et il a conscience que le «monde meilleur» promis par le nucléaire et une consommation d’énergie exponentielle peut se transformer en cauchemar.     

VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET

2 Commentaires

@Qovadis 29.07.2023 | 08h43

«En bref, avec Fukushima, on a appris qu’il ne fallait pas installer les générateurs de secours trop près de mer et avec Tchernobyl, qu’il ne fallait pas débrancher les systèmes de sécurité lors d’essais.
Il n’y a pas d’apprentissage sans souffrance (Nietzsche).»


@Maryvon 29.07.2023 | 14h33

«J'ai aussi regardé cette série que j'ai trouvée très intéressante et émouvante. Il est vrai que les protagonistes peuvent agacer par leur lenteur à prendre des décisions. Par contre, le jeu des acteurs tout en finesse nous change de certaines séries occidentales dont les dialogues sont un peu trop prévisibles. Le cinéma japonais a cette particularité de ne pas mettre en avant des héros et ils évitent soigneusement le piège de la famille larmoyante qui attend patiemment le père de famille sauveur de l'humanité. Je conseillerais aussi aux lecteurs et lectrices de visionner une autre série japonaise "La journaliste"»