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Culture

Culture / Le présent est une fête

Marie Céhère

5 janvier 2024

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«Minuit à Paris (Midnight in Paris)», Woody Allen, avec Owen Wilson, Rachel McAdams, Marion Cotillard, 100 minutes.



Nous sommes nombreux à avoir vu ce Woody Allen, millésime 2011. Arte le rediffusait à l’occasion des fêtes de fin d’année, le film idéal pour un réveillon du 31 sans excès. Gil Pender (Owen Wilson) et sa fiancée Inez sont à Paris pour quelques jours, accompagnés des parents de celle-ci. Un trio d’Américains qui franchit allègrement la limite de la caricature, et Gil, qui suit le mouvement, mais rêve de devenir écrivain, fantasme sur les Années folles, est tenté de s’installer dans la ville lumière, et d’y flâner sous la pluie pour le restant de ses jours... Clichés. Un soir, alors qu’il a trop bu, il est hélé par Scott Fitzgerald en personne, monte en voiture à côté de Zelda, trinque avec tout ce que le Paris des années 1920 comptait de génies, de personnalités tapageuses, fascinantes, envoûtantes. Il s'efforce de ne pas se comporter en groupie. Hemingway accepte de donner à lire son roman à Gertrude Stein. Gil est sur le point d’enlever sa maîtresse à Picasso. Il discute rhinocéros avec Dalí, suggère une idée de film à Buñuel, et tombe amoureux de la divine Adriana. Celle-ci lui confie son grand regret: ne pas avoir vécu à la Belle époque. Gil comprend alors la morale de la fable, quand tous les deux se retrouvent chez Maxim’s, à la table de Toulouse-Lautrec et Gauguin: l’herbe n’est pas plus verte ailleurs. Un scénario mi-fantastique mi-romantique, une bluette littéraire, avec quelques clins d’œil aux happy few, Minuit à Paris est aussi un manifeste du carpe diem. Pas de regrets, c'était pas mieux avant, l’âge d’or est au coin de la rue.


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