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Culture / Le mélancolique commissaire Soneri enquête à la montagne


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«La main de Dieu», Valerio Varesi, Editions Le Point, 332 pages.



Le commissaire Soneri a toujours le vague à l’âme, sauf lorsqu’il mange. On ne sait pas très bien ce qui le rend mélancolique. Officiellement, c’est parce qu’il est en contact au quotidien avec le crime et que ça le fait douter des qualités morales de l’humanité. Il vit à Parme et ses enquêtes le mènent assez souvent dans les environs de la ville italienne. Avec La main de Dieu, le voilà bloqué par un glissement de terrain et une tempête de neige dans un petit village des Apennins. Les gens ne parlent pas volontiers, détestent les étrangers, c’est-à-dire tous ceux qui ne sont pas du coin. Un cadavre a été retrouvé dans le torrent la Parma, en ville, et des pistes mènent à ce village. L’enquête est particulièrement difficile. En haut de la montagne habitent des gens fuyant la société de consommation pour vivre plus près de la nature. Au village, les chasseurs traquent les sangliers en 4x4 et ils sont plutôt inquiétants. Le curé du village est un exalté qui pense qu’«aujourd’hui un vrai chrétien devrait faire la révolution». En plus, de la drogue est retrouvée dans le cimetière ainsi que dans la montagne, là où la victime et ses comparses voulaient raser la forêt pour créer une station de ski. Et puis la compagne de Soneri le rejoint là-haut avec des envies de jeux érotiques. On dit que Soneri est le Maigret italien. Comme le héros de Simenon, celui de Varesi observe les gens durant l’essentiel de son enquête et finit par découvrir le coupable sans grands effets de manche. Cette balade en montagne, sur la trace de criminels, est à la fois distrayante et inquiétante. «Moi, j'appartiens à ces forêts, et eux, ils considèrent que la forêt leur appartient. Toute la différence est là», confie un personnage de ce roman qui égraine les considérations philosophiques.

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