Culture / La vengeance est un plat qui se mange avec appétit
«Kleo», Hanno Hackfort, Bob Konrad et Richard Kropf, Netflix, 8 × 50 minutes.
Espionne est-allemande, Kleo assassine avec une conscience professionnelle digne de son éducation marxiste-léniniste les cibles que lui désigne la Stasi. Or, après avoir exécuté un homme d’affaire à Berlin-Ouest, la voilà arrêtée par ses propres employeurs et envoyée en prison sans comprendre pourquoi. Deux ans plus tard, le mur de Berlin tombe, Kleo est libérée et elle va entreprendre de se venger. Un policier de l’Ouest, Sven, témoin du meurtre, la reconnaît et veut l’arrêter. Plusieurs choses rendent cette série délectable. En premier lieu son humour et ses acteurs. Ensuite, le personnage de Kleo est fascinant, surtout confronté à celui du policier de l’Ouest. Autant l’héroïne est vive, résolue, bien entraînée, au clair dans sa tête, autant Sven est mollachu, confus, velléitaire, lâche. Au centre de l’intrigue, il y a une valise rouge, laquelle contiendrait un secret dangereux pour la RDA – qui de toute manière va bientôt cesser d’exister. Les décors «années 90» sont évidemment réussis, les personnages secondaires sont top, les codes des films d’espionnage respectés… C’est mille fois plus drôle que le dernier OSS 117 de Nicolas Bedos. Pourquoi? Parce que Kleo est une série inspirée, une personnification de la confrontation entre les deux Allemagnes. Une deuxième saison serait en préparation, chic!
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