Culture / La différence vue du dedans
«La saveur du vent», Fabienne Bogadi, Editions La Veilleuse, 128 pages.
Le dernier roman de Fabienne Bogadi frappe autant par l'originalité du propos que par la créativité de la langue. Un individu se hasarde dans la ville sur les traces d’une statue mouvante et échappe ainsi aux remarques rabaissantes d’une mère toujours dans le contrôle. Homme ou femme, on ne sait pas, lui-même ne semble pas très au fait de son identité. C’est que le personnage a une perception très fragmentée de la réalité, très fragmentée et très sensorielle, tant chaque détail s’impose à son esprit au point d’effacer le tout auquel il appartient. Cet individu à la sensibilité exacerbée fuit un univers toxique et étriqué pour exposer sa vulnérabilité aux innombrables périls qui guettent les gens comme lui, mais aussi aux rencontres et expériences qui font le sel de la vie. Son objectif: s'élever au sommet de la cathédrale, une cathédrale à portée de vue et pourtant éloignée par quantité d’obstacles qui sont autant d’épreuves initiatiques. L'autrice réussit une immersion convaincante dans le monde de l’autisme avec un déferlement d’images poétiques.
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