Culture / L’escamoteur escamoté
Cette bande dessinée parle beaucoup d’Action Directe mais n’a pas pour sujet ce groupuscule terroriste d’extrême-gauche français des années 1980, disent les auteurs. Des auteurs qui se mettent eux-mêmes en scène, et en dessins, pour partager avec le lecteur – qui s’en passerait bien – les détails de la construction du récit. Pour l’essentiel, tout ça est présenté du point de vu de la police et de la traque aux terroristes, ce qui appauvri un peu le propos. Le personnage principal de L’escamoteur est Gabriel Chahine, un artiste d’origine libanaise qui travaille pour les Renseignements généraux français (RG), infiltrant les milieux contestataires et en dénonçant les membres. Un personnage intéressant, un admirateur du Général de Gaulle, un traître aux autres mais peut-être pas à lui-même. Pourquoi les auteurs ont-ils noyé son histoire au milieu de leurs hésitations scénaristiques? Pourquoi ont-ils plus parlé des policiers que de «l’escamoteur»? Il y avait pourtant vraiment de quoi faire. Mais bon, malgré un scénario brouillon et des dessins parfois bâclés, l’histoire se laisse lire et fait ressurgir des souvenirs chez celles et ceux qui ont vécu et suivi les années de plomb européennes. Mais dans le genre, mieux vaut encore lire Nada de Jean-Patrick Manchette.
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