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Culture

Culture / Il reste les romans

Jonas Follonier

3 décembre 2021

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«Nature humaine», Serge Joncour, Editions Flammarion, 398 pages.



Quarante ans de France en 400 pages. Nature humaine, du Français Serge Joncour, fait honneur au genre du roman: peindre des permanences humaines au moyen d’une histoire particulière. Celle, ici, d’Alexandre Fabrier, qui reprend la ferme familiale et doit s’adapter à la rationalisation de l’agriculture. Nous ne sommes pas tous, en 2021, confrontés directement au monde paysan, tant s’en faut. Mais là où chacun peut se retrouver dans ce personnage, c’est dans les dilemmes qu’il rencontre. Le choix de l’amour ou du travail, du départ ou de la demeure. «Chaque vie se tient à l’écart de ce qu’elle aurait pu être.» Le militantisme malhonnête par amitié. Et la tension brûlante entre la tradition et la liberté, la conservation et le progrès. Avec les catastrophes du XXème siècle qui le ponctuent (la sécheresse de 1976, Tchernobyl, la tempête de 1999), ce texte charmant et franc, en un mot agricole, est enfin une fenêtre sur cette période de l’histoire européenne qui pèse encore de tout son poids sur notre présent. Avec, au centre, toujours la nature humaine. Un concept qui n’a plus bonne presse dans les facs, à l’heure des différences et des communautés. Heureusement, il reste les romans.

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