Culture / «Il n’y a pas de gens méchants, il n’y a que des gens malheureux»
«Ordinaire», Audrey Najar, Editions du Masque, 232 pages.
Le monde des manichéens est simple: d’un côté le bien et les braves gens (nous), de l’autre le mal et les méchantes personnes (eux). Le bien, c’est bien, le mal, c’est mal. Vive le bien! Dans Ordinaire, Audrey Najar explore une réalité plus complexe. Son personnage principal est Hervé, 65 ans, un retraité qui vit à Alfortville, près de Paris. Il est marié, s’ennuie un peu, promène son chien… Et puis arrivent de nouveaux voisins. Ils sont jeunes, beaux, plutôt aisés, ils ont des enfants. A partir de là, ça va mal se passer, on le sait depuis la première phrase du prologue: «Il n’y a rien de plus banal que la mort». Hervé est physiquement un peu enveloppé, il a vendu des pneus pendant quarante ans, il est alcoolique. Jeune, il est tombé amoureux d’Elisabeth, qui est toujours sa femme. Sauf que quelque chose a petit à petit broyé ses rêves, son amour, sa vie. Aujourd’hui, son malheur est à bas bruit, pas spectaculaire pour un sou. Les nouveaux voisins, eux, possèdent tout ce qu’Hervé n’a pas ou plus. «Il n’y a pas de gens méchants, il n’y a que des gens malheureux», est-il écrit sur la couverture du livre. C’est la morale du récit, elle ne va pas plaire aux manichéens.
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