Culture / Histoires et légendes gastronomiques
«La frite de Madame Mérigot», Henri-Daniel Wibaut, Editions 41, 224 pages.
Madame Mérigot, autrice en 1795 du premier livre de cuisine consacré à la pomme de terre, est-elle l’inventrice de la frite? Pourquoi la fameuse recette de homard est-elle passée d’américaine à armoricaine en 1938? La fondue au fromage est-elle d’origine antique et grecque? C’est quoi, le café du célibataire? Quand la recette des roestis a-t-elle été imprimée pour la première fois? Henri-Daniel Wibaut est gastronome et bibliophile, un expert gourmand et un libraire spécialisé. S’il vient de fermer sa librairie lausannoise, Gastéréa, son riche catalogue est toujours à disposition sur l’internet, sous le même nom. Dans La frite de Madame Mérigo et autres curiosités de la littérature gastronomique, il fait profiter les lecteurs, les lectrices aussi, des connaissances qu’il a acquises au fil des ans et de sa double passion. Connaissez-vous l’origine de l’intitulé «brandade de morue»? Le créateur de cette recette, Charles Durand, l’appelait, lui, en 1830, la «branlade de morue», car le poisson devait être «branlé pendant de longues minutes dans une casserole tandis qu’on y ajoutait de l’huile d’olive au goutte-à-goutte.» Et brandade vient du «provençal brandar, qui signifie remuer.» On le voit, ce livre est une source estimable d’anecdotes à raconter lors des repas, histoire de faire les malins − les malines aussi. Pour finir sur une note des plus joyeuses, il y a le chapitre «L’homme est le meilleur aliment de l’homme», consacré au livre de Roland Topor La cuisine cannibale. On y trouve, parait-il, la recette du foie de Suisse à la poêle, celle des restes d’automobilistes en fricassée ou de la verge sautée, ainsi que celle, reproduite dans le livre d’Henri-Daniel Wibaut, de la tête de patron dans la purée. Bon appétit!
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