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Culture

Culture / Ghislaine Maxwell, l’ogresse

Marie Céhère

16 février 2024

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«Ghislaine Maxwell: pouvoir, argent et perversion», Maiken Baird et Lisa Bryant, sur Netflix, 101 minutes.



On a tout dit et tout lu sur la sordide affaire Epstein. On a même lu et entendu des monceaux de spéculations, de théories du complot, qui prétendent que des hommes politiques de premier plan auraient bénéficié du trafic de jeunes filles et jeunes femmes organisé par le milliardaire Jeffrey Epstein et sa complice Ghislaine Maxwell. Le sordide, ce documentaire n’en manque pas non plus. On découvre cette ogresse qui attirait par la ruse et par l'argent des jeunes femmes, parfois mineures, toujours vulnérables, dans les griffes du prédateur Epstein... et dans les siennes. Comment une femme pouvait-elle faire subir cela à ses consœurs? Voilà une question qui n’est qu’effleurée, malheureusement, et qui aurait pu faire un sort à la sororité. Les témoignages de victimes et d'anciens amis se succèdent, jusqu’au procès. On rappelle que Ghislaine, dont les amis américains peinaient à prononcer le prénom, est la fille du magnat de la presse britannique Robert Maxwell, mort sur son yacht dans d’étranges circonstances, et qui avait lui-même un comportement limite avec les femmes. On survole ce qui n’est sans doute pas une excuse mais un début d’explication: folle amoureuse d’Epstein, qui n’était plus attiré par elle (car trop vieille...), Ghislaine Maxwell aurait tout fait, et surtout le pire, pour ne pas s’en éloigner. Cela ne convainc pas vraiment. Quand il s’agit du mal que les hommes et les femmes sont capables de se faire les uns aux autres, tout est flou. Pas sur le plan judiciaire mais sur les plans moral et psychologique. On verra ce film pour soulever des questions existentielles, pas pour obtenir des réponses de tabloïds.

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