Culture

Voilà un livre remarquable signé Daniel Sangsue, notre pneumatologue (spécialiste des fantômes) national. Le professeur émérite de littérature française à l’Université de Neuchâtel – à qui l’on doit un ouvrage de référence sur la parodie et des écrits sur Stendhal qui font autorité – a fait l’acquisition l’an dernier d’un presbytère du XVIIIème siècle, dans l’Aveyeron, avec cimetière de campagne attenant. Le décor parfait pour ce nouveau roman ironique et parodique, hanté par moult références. L’auteur nous y raconte les étrangetés vécues avec sa femme dans leur nouvelle propriété: archives rapportant morts violentes et mystérieuses, journal intime de prêtre pécheur, esprit frappeur… Un récit haletant, où s’invite même une histoire de cul en soutane, et qui se vit comme une ode à la littérature, cet art capable de nous mettre en contact avec les morts et le passé. Sangsue profite d’ailleurs de s’interroger sur son rapport à la chrétienté, lui l’enfant du Jura qui a pris ses distances avec la religion tout en restant attaché à sa culture catholique. Un patrimoine qu’il s’agit peut-être de sauver en soutenant l’institution elle-même, du moins affectivement. Etre Chateaubriand ou rien.