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Culture / Des espionnes, de la neige et la propreté helvétique


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«Davos 1917», Jan-Eric Mack, Anca Miruna Lăzărescu et Christian Theede, SRF et ARD, 6 épisodes.



Tandis que sur les champs de bataille européens se déroule la grande boucherie de la Première Guerre mondiale, à Davos, dans un palace sanatorium, des espions s’espionnent et concoctent pour leurs gouvernements respectifs des coups tordus de toutes sortes. Johanna, la fille du propriétaire du sanatorium, revient du front où elle a servi d’infirmière aux soldats allemands. Elle est enceinte de l’un d’eux. Las, son père veut la marier à un riche politicien du coin, l’enfant doit disparaître. Les décors sont luxueux, les scènes dans la neige bucoliques, sauf lorsque celle-ci est tachée de sang, comme lorsqu’un train entier disparaît dans une avalanche; les six épisodes ont coûté 18 millions de francs. Le personnage de Johanna est attachant, la condition des femmes de l’époque bien décrite, l’intrigue tient la route. Le personnage le plus intéressant est celui de la comtesse von Hausner, une formidable espionne allemande qui tient des propos fort inconvenants sur la guerre − elle s’y épanouit plutôt –, a une forte conscience de classe (c’est une ancienne pauvre et une fausse comtesse) et relève, à juste titre, que l’Europe exploite l’Afrique (un espion d’origine congolaise fait partie des personnages de la série, il vengera ses compatriotes martyrisés par les Belges). Sinon, tout reste plutôt propre dans la série (fallait-il ne pas abimer des décors et des costumes ayant coûté cher?), y compris les acteurs, rasés de près en presque toutes circonstances.


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