Culture / De quoi sommes-nous les prisonniers?
«Séjour intérieur (rapport)», Ludwig Hohl, Editions Le Nouvel Attila, label Othello, 156 pages.
Ludwig Hohl est un écrivain suisse alémanique né en 1904 à Netstal (GL) et mort en 1980 à Genève. Il a très peu été publié de son vivant. Le Nouvel Attila propose aujourd’hui une traduction de Berichrt über einem inneren Aufenthalt. Une traduction effectuée par l’écrivain Antonin Moeri, qui signe aussi la postface du livre: «La voix qui domine dans ce ̎rapport sur un séjour intérieur ̎ est celle d’un écrivain dont le projet n’est pas de décrire simplement les faits mais de les désarticuler et de les critiquer.» 1941, Hohl vit à Genève; ivre, il se fait arrêter par la police pour scandale sur la voie publique et outrage à agent. Il passe trois nuits en prison, dont il fait le récit. Il décrit son rapport problématique à l’autorité policière, ses compagnons d’infortune. «Il nous restait cependant une chose: on pouvait observer. Non pas les objets de la cour, car le regard s’en détachait bientôt de lui-même (…), mais on pouvait observer les autres promeneurs (…), tous ceux qui cheminaient là, groupés et à la fois solitaires.» Ludwig Hohl s’interroge: qui sont ces hommes, pourquoi sont-ils là? Qui est celui qui les observe? De quoi sommes-nous les prisonniers? C’est de là que se pose le mieux la question de la liberté. Ludwig Hohl a vécu une grande partie de sa vie en solitaire, pauvre, dans un sous-sol dont, nous dit-on, il ne sortait que pour faire de l’alpinisme.
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