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Culture / Changer de point de vue sur l’Afrique et les Africains


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«When we se us», Kunstmuseum de Bâle, jusqu’au 27 octobre.



L’Occident a un problème avec l’Afrique. Plusieurs problèmes, même, dont un de point de vue. D’où regardons-nous l’Afrique et les Africains? De quel endroit, à partir de quelle histoire, avec quels a priori? Quelles sont les images qui nous viennent en tête? Il y en a des quantités qui ont marqué notre imaginaire. Nombreuses sont celles qui décrivaient les Africains de manières dévalorisantes, péjoratives. Personnellement, j’appartiens à une génération qui, le dimanche à l’église, glissait une pièce de vingt centimes dans une crousille surmontée d’un «négrillon» qui faisait la révérence pour nous remercier de notre bonté. Et lorsqu’on parle d’art africain, que voyons-nous? L’art nègre qu’aimaient tant les collectionneurs – dont des surréalistes? L’exposition du Kunstmuseum de Bâle a le grand mérite de nous montrer les Africains et l’Afrique comme les artistes africains les voient. C’est épatant, parfois émouvant, innovant, intelligent, parfois extravagant, toujours surprenant. Les œuvres figuratives de cent-vingt artistes, du continent ou de la diaspora, sont exposées, rassemblées par Koyo Kouoh, directeur et conservateur en chef du Zeitz MOCAA au Cap, en Afrique du Sud, et son équipe. L’exposition est organisée en thèmes: Triomphe et émancipation, Sensualité, Spiritualité, Vie quotidienne, Joie et allégresse, Repos. La visiter est une formidable expérience, un encouragement à déconstruire les images que l’on se fait des Africains, à changer de point de vue. Et ça, changer de point de vue, ça fait un bien fou.


Kunstmuseum Basel    

Le catalogue de l’exposition

VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET

1 Commentaire

@AndreD 09.08.2024 | 09h26

«Bonjour,
Je n'ai pas vu l'exposition mais je me soucie de ne pas entrer dans les œuvres d'art par le prisme des "minorités" et de la "diversité".
Je dirais que c'est cette exposition pourrait éventuellement être considérée comme une insulte aux artistes, puisque on les réduit ou on les assigne à la pigmentation de peau de leur naissance. On fait fit de leurs singularités, de leurs expérience de vie et on les réduit à un petit dénominateur commun qui est la couleur de peau. Cette assignation réduit toute tentative d'émancipation.
Ce pourrait être aussi une insulte aux œuvres elles-mêmes puisque on pourrait avoir tendance à assimiler l'œuvre à la couleur de peau de leur auteur. ( à dessein je ne mets pas de points médians )
Est-ce que l'injonction de "désoccidentaliser le regard " en chaussant des lunettes racialistes, ce qui est une perte pour l'art, ne serait-elle pas une forme de sentimentalisme ?
»