Culture / Ces angoisses auxquelles on sacrifie nos libertés
«Adieu la liberté», Mathieu Slama, Editions La Cité, 270 pages.
Mathieu Slama est essayiste et il enseigne la communication politique. Selon lui, «la crise du Covid-19 a révélé un nouveau totalitarisme soft fondé sur une idéologie du safe», explique son éditeur. Au-delà de la polémique, il est intéressant de réfléchir avec lui à ce qui s’est passé ces deux dernières années, à la restriction des libertés et à l’acceptation plus ou moins volontaire de cette restriction par la population. Dans son livre, Mathieu Slama cite notamment le philosophe français Gilles Deleuze (1925-1995): «Les pouvoirs établis ont besoin de nos tristesses pour faire de nous des esclaves. Le tyran, le prêtre, les preneurs d’âmes ont besoin de nous persuader que la vie est dure et lourde. Les pouvoirs ont moins besoin de nous réprimer que de nous angoisser, ou, comme dit Virilio (urbaniste et essayiste, 1932-2018, ndlr.) d’administrer et d’organiser nos petites terreurs intimes.» Cette réflexion de Deleuze nous amène bien au-delà de la crise sanitaire; les angoisses qu’on nous propose sont multiples, il y en a pour tous les goûts. Et à chaque fois que l’une d’elles s’implante en nous, c’est un peu de liberté qui nous quitte.
VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
1 Commentaire
@Ancetre 29.04.2022 | 09h13
«Il y a longtemps, l'église catholique, pour régner sur le bas peuple inculte, le menaçait d'enfer et damnations. Le pouvoir, aujourd'hui, sans cesse battu en brèche par des citoyens surinformés, utilise le catastrophisme pour tenir en laisse ses administrés. "Bis repetita placent". Les menaces sont nouvelles: Covid, écologie, surpoids, etc. La méthode est séculaire et a fait ses preuves. Il serait temps que l'on souligne aussi les progrès que l'humanité a faits au plan de la santé, de l'espérance de vie, du confort (décrit comme un péché capital), de la sécurité ,même si rien est parfait.. ne l'a d'ailleurs jamais été et ne le sera jamais.
J'ai 11 petits enfants dont 7 ont plus de 20 ans. Au lieu d'aborder la vie à pleines dents, ils se demandent s'il est raisonnable d'avoir des enfants, se lancent dans des activités sans avenir mais politiquement correctes, bref sont pleins de questionnements au lieu de profiter de leurs meilleures années. Il serait bon que ceux qui prétendent gouverner, comme ceux qui informent, le fassent dans une autre perspective que de prêcher la fin du monde à une humanité qui d'après eux est condamnée à disparaître...dans les flammes de l'enfer covidien, non écologique, affecté de surpoids et qui se compare avantageusement aux prédictions de Nostradamus.»