Média indocile – nouvelle formule

Culture

Culture / Avec qui partage-t-on la réalité?


PARTAGER

«Le dernier jour de la vie antérieure», Andrès Barba, Christian Bourgois Editeur, 160 pages.



Andrès Barba est notamment l’auteur de Une république lumineuse où il abordait déjà la question de l’enfance comme monde étranger aux adultes. Il explique avoir écrit Le dernier jour de la vie antérieure durant une longue période de crise. C’est − peut-être – une histoire de fantômes. Une agente immobilière prépare une maison vide aux prochaines visites d’éventuels acheteurs. Dans la cuisine, elle découvre un garçonnet d’environ sept ans, assis sur une chaise et «l’air ahuri». Elle lui parle, il ne répond pas. Cet enfant est-il réel? Les jours suivants, elle est obsédée par cette vision et retourne dans la maison vide jusqu’à ce qu’il réapparaisse. L’enfant lui présente d’autres personnes: sa mère qui nage sous l’eau dans la piscine, son père qui sort de la maison, son frère en train d’écrire. Ils ne cessent de refaire leurs gestes. Sinon, la femme va voir son père, se pose des questions sur sa relation avec son compagnon. La deuxième partie du livre raconte l’histoire de l’enfant, de son désamour avec sa mère. C’est alors la femme du début qui apparaît comme un personnage hors de la réalité. Le livre d’Andrès Barba traite ainsi du réel. Pas uniquement du réel tout court, du réel des sentiments, des attachements, des sensations, des relations. Dans quelle mesure les partage-t-on, ces réels? Quelle place y occupons-nous les uns par rapport aux autres? Il y a un sentiment d’inachevé à la fin du livre, comme s’il était trop court; on aurait pu s’y perdre encore longtemps… Peut-être pose-t-il alors aussi la question de la réalité d’un livre, d’un récit. Dans quelle mesure la partage-t-on avec l’auteur?

VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET

0 Commentaire