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Culture

Culture / Au cœur de la Russie des années vingt

Patrick Morier-Genoud

19 novembre 2021

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«Des diamants pour le prolétariat», Julian Semenov, Editions du Canoë, 495 pages



Julian Semenov (1931-1993) est un écrivain très populaire en Russie, peu connu en Occident. Son père était journaliste, sous-directeur des Izvestia (Les Nouvelles), un journal fondé en 1917. A la fin des années 50, Semenov se met à écrire et il sera considéré comme un des grands auteurs de romans d’espionnage. Mais Des diamants pour le prolétariat est bien plus que ça. L’intrigue se déroule en 1921, alors que la famine éreinte la Russie soviétique et que Lénine instaure la NEP (Nouvelle Politique Economique) pour relancer l’économie. Les Soviétiques cherchent également à vendre de l’or et des diamants pour échapper au blocus économique et obtenir de la nourriture et des équipements. Le récit met notamment en scène Maxime Issaïev, un espion tchékiste, célèbre personnage de Semenov. Le livre a des vertus historiques, puisqu’il évoque la mouvementée politique russe de l’époque et les purges qui suivront. Des vertus littéraires aussi, de par son style impeccablement sobre et béhavioriste, et parce que la littérature russe y est intelligemment évoquée. Au final, l’intrigue a peu d’importance et c'est tant mieux, on a autre chose à faire.

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