Analyse / Qui est vraiment responsable de l’éco-anxiété?
L’éco-anxiété fait aujourd’hui partie du vocabulaire courant en Occident. Ce trouble psychique fait de plus en plus de ravages dans populations qui se sentent impuissantes, déprimées, tristes voire en colère par rapport aux crises écologiques (réchauffement climatique, disparition de la biodiversité, pollutions, etc.). Comment ce sentiment négatif, ce trouble psychologique, s’implante-t-il toujours plus solidement?
Pour commencer, il est important de faire une précision: en l'état actuel des connaissances de la médecine et de la psychiatrie, l’éco-anxiété n’est pas reconnue comme une maladie. Cela signifie qu’il y a bien une construction sociale ou un quelconque phénomène de déconstruction ou de perturbation dans la société expliquant le développement de ce trouble mental. D’après les dernières recherches et statistiques effectuées dans le monde occidental, l’éco-anxiété touche particulièrement les jeunes, même si les chiffres exacts sont difficiles à estimer, tant le phénomène est structurel, social et diffus dans la population. Le professeur Tobias Brosch l’explique dans un entretien donné au site efficience21. L’éco-anxiété est donc un phénomène construit, produit de son époque et qui fait des ravages psychologiques dans une partie de la population occidentale avec des symptômes qui vont de la dépression à la paralysie sociale, en passant par la colère, la révolte ou le fait de se priver d’avoir des enfants, non pas par envie personnelle, mais par crainte de l’avenir et sentiment de ne pas pouvoir transmettre un monde meilleur à ses descendants.
Ce phénomène est aujourd’hui devenu un véritable enjeu de santé publique et surtout de société, tant il peut peser sur tous les aspects de la vie courante (carrière professionnelle, vie de famille, espérances et projets d’avenir, etc.) Si l'inquiétude quant à la qualité de notre environnement pour les années à venir peut servir de multiplicateur motivationnel pour les citoyens sensibles à cette problématique, elle peut aussi servir le contrôle social de la population dans une période de crises systémiques et de troubles sociaux économiques. L’exemple de la crise Covid en est une parfaite illustration: la peur et l’anxiété peuvent être de fabuleux alliés pour conditionner une partie de la population à adopter des comportements allant dans le sens de la concorde civile, du soutien aux pouvoirs en place et de la soumission aux ordres dans les cas les plus extrêmes.
Mais comment l’éco-anxiété s’est-elle propagée dans nos sociétés? Inutile de formuler une quelconque théorie complotiste derrière ce phénomène, il y a une explication à la fois relativement simple et parfaitement logique qui explique la diffusion de ce trouble: l’incohérence (ou l’inconséquence dirons-nous) des autorités au pouvoir ces dernières décennies.
En effet, depuis de nombreuses années maintenant, les discours alarmistes concernant l’état de la planète sont devenus de plus en plus nombreux et relayés massivement dans les médias, particulièrement dans la sphère occidentale. La disparition de la biodiversité, les événements climatiques extrêmes, la pollution des océans, la fonte des glaciers… les exemples d’images, articles, reportages, annonces politiques, programmes de sensibilisation scolaires sont légions aujourd’hui et plus personne ou presque dans nos sociétés ultra-connectées n’ignore l'existence des problématiques environnementales. Un sentiment de catastrophisme permanent est distillé dans les médias, parfois de manière justifiée, d’autres fois moins. Le fait est que la population des pays dits «développés» est de plus en plus sensible aux problématiques écologiques, notamment par l’influence des médias.
D’un autre côté, une certaine frange des militants «écologiques» et des autorités font culpabiliser la population pour son absence d’efforts. Mais les individus sont également conscients que tout ne peut pas passer par eux et qu’une partie des solutions est dans les mains des autorités. Et que s’est-il passé de ce côté? Si l’on regarde bien, malgré quelques améliorations marginales, pas grand-chose. Pour preuve: aucune remise en cause du libre-échange, de la poursuite effrénée d’un modèle économique basé sur la consommation et la possession de biens, particulièrement pour les classes les plus privilégiées, promotion du modèle consumériste, exploitation de plus en plus intensive des ressources, etc. Cette incohérence entre le discours ambiant alarmiste sur les questions écologiques et l’inertie, voire la fuite en avant, de nos sociétés sur ces enjeux est à la base de cette massification de l’éco-anxiété chez les citoyens. On ne peut pas d’un côté expliquer aux citoyens la gravité et l’urgence des questions environnementales, leur dire qu’ils en sont en partie responsables, et de l’autre promouvoir la continuité d’un système qui est précisément à l'origine de la dégradation de l'environnement. L’incohérence et l’inconséquence des élites provoquent le découragement, la colère et l’impuissance.
Dès lors que le constat est posé, comment se prémunir contre l’éco-anxiété? Premièrement, il faut se déculpabiliser, ce qui ne veut pas dire être irresponsable. S’il est important, surtout en période de crise, de savoir adopter un comportement éco-responsable, il faut bien se dire que ce n’est pas de sa faute ni celle de sa famille ou ses amis si le monde est dans cet état, que les causes sont multifactorielles et systémiques. En revanche, les responsabilités existent et il est important de bien les identifier et de demander des comptes suivant la situation. Il est également important de savoir prendre de la distance par rapport aux discours dominants des médias traditionnels sur ces questions et de diversifier ses sources d’informations.
VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
1 Commentaire
@Bogner Shiva 212 16.12.2022 | 11h08
«Oui ! Oui "on" va demander des comptes ça c'est sûr mais à qui ? Qui va demander des comptes aux responsables politiques, toujours les mêmes d'ailleurs, FDP en tête et UDC ! Voir les très récentes décisions prises par le Parle-ment par ces ......votre choix ! Comme déjà mentionné dans d'autres com's je préfère l'acronyme Suisse Alémanique FDP, cela leur correspond mieux que PLR !
C'est la jeune génération qui va demander des comptes à ces individus, mais pour le moment, comme dit dans cet excellent article, ils ont été lobotomisés par tous les moyens à disposition des ces "parasites" voir définition du mot parasite sur Wikipédia...!
Et ces vautours jouent la montre, Tout ! Tout de suite, se goinfrer à toutes les auges avant que cette situation leur péte à la gue..figure ! Pour certaines-ns juste attendre la fin de leurs mandats officiels, et continuer avec les autres compromissions et corruptions qui vont continuer de ronronner dans la soie en toute discrétion !
Quand on voit sans broncher qu'un des plus gros collectioneur de mandats privés se retrouve au sommet avec tous les honneurs de sa clique...on peut craindre le pire à venir ! Et au vu des récentes décisions des membres de ce panier de crabes, on peut légitimement se poser des questions quand à leur probité !
Quand la colère va se lever, et elle va se lever, ce sera trop tard ! Tous les protagonistes de cette vaste fumisterie appelé Parlement et CF se seront confortablement retiré du circuit, savourant le produit de leurs diverses exactions au détriment du Peuple !
C'est cette constatation qui gènère ce désespoir... AVS ... ya plus de sous, oui oui...quand on égare des milliards juste pour les coûts administratifs ( voir l'article paru dans le Blick https://www.blick.ch/fr/news/suisse/la-debacle-des-retraites-en-suisse-industrie-financière-dilapide-200-milliards-de-fonds-de-prevoyance-id1802 ,
Dans quelles poches cet argent, LE NOTRE en passant, s'est miraculeusement retrouvé ? Il y a des Parlementeurs, genre avocats d'affaires, membres de C.A. aux commandes de ces institutions... de la droite ? Les banquiers ça c'est sûr... Et le Parlement vient de rejeter une fois de plus (de trop) une motion demandant la transparence dans cette fosse sceptique, pourquoi ?
Climat...environnement...désintérêt du monde politique... perspectives d'avenir...travail...assurances...restrictions...inflation...coût de la vie, on doit payer pour vivre, tu as de l'argent ? C'est bien ! T'en a pas ? Ben tant pis ! Il y a de quoi se flinguer non ? A ce propos combien de jeunes se sont suicidés depuis 2020 ???
C'est terrible ce que je vais dire là...mais je suis soulagé d'avoir 70 ans, parce que j'ai été comme nous tous directement responsable de l'état de notre planète, mais avais-je vraiment le choix ? Certains vont dire oui...mais à part vivre dans une caverne , manger des racines et des insectes et des bestioles chassées à l'arc ( oui le Veganisme....heuuuu ) je ne vois pas comment échapper à cette constatation...nos enfants et leurs enfants vont nous haïr !!! Et je ne serais plus là pour vivre avec cette culpabilité !
Et on peut se poser cette seule est unique question...avons nous pas donné le pouvoir à des individus le soin de gouverner ce monde ... ?»