Lu ailleurs / La vague anti-Macron jusqu’en Polynésie
Camouflet pour Emmanuel Macron jusqu’en Polynésie, française depuis 1842, à 17’000 kilomètres de Paris. L’élection de ses autorités locales a marqué la défaite du président sortant, Edouard Fritch, 71 ans, entré au gouvernement en 1984 et victime d’une vague de «dégagisme».
Les Polynésiens ont placé en tête la formation du leader indépendantiste Oscar Temaru, 78 ans. Le Figaro explique que ce changement est dû d’abord au mécontentement social. Car l’indépendance, elle, est dans l’air du temps depuis des années, souhaitée par beaucoup dans les discours, mais redoutée au vu des réalités économiques.
Les indépendantistes ont exclu le scénario d'une indépendance rapide, Moetai Brotherson, le nouveau chef du gouvernement, l’entrevoit dans «dix à quinze ans». Les partisans de «l’autonomisation», d’ailleurs déjà largement engagée, sont actuellement majoritaires. Paris soutient avec 1,6 milliards d’euros chaque année ce territoire de 280’000 habitants, dont un sur quatre vit sous le seuil de pauvreté, dans une société où les prix sont 30% plus élevés qu’en métropole. La seule ressource substantielle est le tourisme. Cette péripétie inquiète la France plus qu’il n’y paraît et d’autres pays la suivent aussi de loin. Car la Polynésie française, avec ses cent îles dispersées sur 2'000 kilomètres, occupe une place géostratégique sensible dans le Pacifique-sud où, avec les Français, Chinois, Australiens et Américains opposent entre eux leurs influences et leurs ambitions.
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