Média indocile – nouvelle formule

A vif

A vif / Monsieur Koch, vous nous avez contaminés!

Jacques Pilet

30 avril 2020

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L’angoisse qui suinte à vos si nombreuses apparitions télévisées a semé la panique dans la population. Avec toutes sortes d’effets désastreux dont on n’a pas fini de mesurer l’ampleur. Personne ne peut encore dire si les mesures que vous avez préconisées étaient les plus appropriées ou pas. Mais qui peut croire que l’affolement est de bon conseil ? Vous avez contaminé votre chef, plus habile dans la rhétorique. Vous avez investi les médias comme jamais un pouvoir, dans ce pays, ne l’a fait. Et vous avez aussi menti, au moins par omission, sur les chiffres. Enfin, vous vous êtes ridiculisé sur la questions des petits-enfants admis ou non dans les bras dans leurs grands-parents.



Faut-il vous rappeler, Monsieur Koch, que vous avez bien mal commencé? Vous n’avez pas veillé à la nécessité, pour la Confédération et les cantons, d’avoir des réserves de masques, pourtant demandées par de nombreux rapports. Vous vous êtes moqué de savoir si nous avions, chez nous et pas en Chine, les moyens de fabriquer rapidement des tests pour tous les virus, prévisibles ou non, qui courent à travers le monde. Vos services n’ont tiré aucune leçon des épidémies antérieures alors que les Asiatiques s’en souvenaient fort bien et se préparaient. Plus récemment, vous avez longtemps traîné les pieds. Alors que l’épidémiologiste Christian Althaus vous alertait dès le 24 janvier que la pandémie allait gagner ou avait déjà gagné notre territoire, vous déclariez que «pour le moment, en Europe il n’y a pas de danger ou un très faible danger».

Puis ce fut l’affolement. Avec votre groupe d’experts, dont vous n’avez toujours pas donné les noms, vous avez foncé tête baissée vers l’option du confinement. Vous êtes-vous enquis alors des réflexions d’autres collègues, en Europe (la Suède par exemple) et en Asie qui choisissaient d’autres stratégies? Rien ne l’indique.

Et comme vous le savez, Monsieur Koch, en tant que connaisseur des maladies infectieuses, l’affolement se répand vite et fort. D’autant plus que la Confédération a mis en place un matraquage de l’information unique dans l’histoire. La radio-télévision d’Etat a martelé heure après heure, jour après jour, la vérité tombée de Berne. Les autres médias, pour la plupart, se sont emballés aussi. Tout a été fait pour que non seulement tout le monde suive les consignes - probablement raisonnables d’ailleurs - pour que personne ne s’interroge sur le fond, que personne ne demande des comptes. Tous vous ont suivi, à gauche comme à droite, juste avec quelques grognements suspects à l’UDC. Tant mieux ou tant pis. Mais cela ne donne-t-il pas à réfléchir?

A aucun moment, vous n’avez daigné comparer ou réfuter les thèses différentes défendues par vos pairs à l’étranger. Car vous voyez comme l’incarnation de la Vérité scientifique. Ce qui, par définition, est peu… scientifique.

Il n’est pas dans votre rôle de mesurer les effets économiques et sociaux des décisions prises, mais votre communication, vous en étiez maître. Votre mine, vous n’en êtes pas responsable, mais sachez qu’elle fait peur en toute circonstance… à moins qu’elle ne fasse sourire. Plus grave: vous choisissez, aujourd’hui encore, le mode affirmatif sans nuances, sans jamais laisser entrevoir le doute. Vous savez. Et il nous faut écouter bouche bée. Même lorsque vous assurez une chose et puis son contraire.

Permettez à un grand-père de vous dire qu’au chapitre des petits-enfants, vous vous êtes ridiculisé. Interdiction aux vieux de voir leurs mouflets. Puis… si, si! Vous pouvez même les embrasser. Mais attention, pas question de recevoir leurs parents! Pas question non plus de garder les chérubins. Mais qui peut vous suivre sans rire ou se fâcher? Non seulement l’idée que l’Etat règle ainsi jusque dans les détails notre vie sociale et intime constitue une violation des droits de la personne les plus élémentaires, mais de surcroît vous vous y prenez de façon chaotique.

Un mot encore sur les vieux, bien que cela ait été beaucoup dit. La discrimination des personnes âgée est intolérable. Celles-ci doivent être mis au régime général. A chacun, à chacune de prendre ses responsabilités. Être protégé, surprotégé même, en raison de son âge, est une humiliation. Une telle désignation des victimes possibles en fait, aux yeux de beaucoup, un coupable potentiel. Le risque? Il existe bien sûr. Hors même du Coronavirus, la mort rôde de plus près dans le bout du parcours. Moyenne d’âge des décès en Suisse: 83 ans. Et combien de ces malheureux seraient partis, peut-être sans, ou avec, pas forcément à cause du fameux virus?

Le seul chiffre qui donnera une véritable image du phénomène, c’est la surmortalité, calculée sur tous les décès, de cette année comparée aux dernières. Mais jamais, Monsieur Koch, vous n’avez fait la moindre tentative de replacer le drame dans son contexte. Certes, le Covi-19 n’est pas comparable à la grippe Influenza, il est plus contagieux, il vise plus les vieux que les jeunes, il est plus brutal dans ses effets. Mais l’un et l’autre virus tuent. Et parfois en grand nombre. Il n’eût pas été inutile de rappeler qu’en 2015, selon des sources officielles, 2500 personnes sont mortes de la grippe en Suisse. Non pas pour minimiser ce qui nous arrive aujourd’hui, juste pour garder le sens des proportions. Pour garder le minimum de sérénité qui s’impose dans une tourmente émotionnelle.

Mais les chiffres, Monsieur Koch, cela n’a jamais été votre fort bien que vous les brandissez sans cesse devant des journalistes peu curieux. Quand les cas de personnes infectées (et pas forcément malades) augmentaient, vous omettiez d’indiquer le nombre des tests. Plus nombreux sont ceux-ci, logiquement, plus nombreux sont les verdicts positifs. Ce qui ne veut donc pas forcément dire, lorsque la courbe monte, que la contagion s’étend. Vos archaïques bureaux pataugeaient entre de piles de fax sans savoir au juste combien les hôpitaux enregistraient de situations critiques. Quant aux EMS, c’état le brouillard quasi total. Il fallut que les cantons se mettent au travail sérieusement, que des privés mettent en place des outils logistiques performants pour que l’on commence d’y voir clair.

Le problème avec vous, Monsieur Koch, c’est que vos interventions, si elles ont pu rassurer beaucoup de gens au début, commencent à la longue à miner la confiance qui serait si nécessaire pour affronter les difficultés collectives.

Le signe le plus rassurant que vous pourriez donner, c’est l’annonce de votre retraite effective, promise pour la fin de la crise. Cela voudrait dire aussi que vous admettez entrer dans la catégorie de ceux que vous appelez «à risques». Risques si nombreux… Celui du virus certes, mais aussi celui de s’enfermer dans les schémas-fétiches que l’on a tant rabâchés. Personne n’en est à l’abri, moi non plus, je vous l’accorde.

VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET

21 Commentaires

@willoft 30.04.2020 | 12h29

«Cher Monsieur Pilet, ici vous trouverez une partie de la défense de M. le Dr Koch que vous accusez un peu démagogiquement:

https://www.letemps.ch/sciences/taux-reproduction-coronavirus-centre-toutes-attentions

Mais suis sûr d'accord avec vous, il me semble que vous devriez prendre une vraie retraite bien méritée :)
Bien à vous»


@Bertier73 30.04.2020 | 17h31

«Mon dieu, que d'approximations dans ce papier, en termes de rôles et responsabilité, de qui a su quoi à quel moment et comment on a anticipé ou pas, de compréhension de la maladie, de l'expansion du virus avec ou sans des mesures de confinement, de la communication d'Etat et j'en passe.. Un florilège d'approximations où l'émotionnel et l'envie d'en découdre domine. Venant de quelqu'un d'aussi expérimenté que Mr Pilet, c'es assez déprimant. Alors oui, la mode est aux papiers virulents, aux têtes à couper, à chercher des coupables de ses propres angoisses. On voit ça beaucoup sur les réseaux sociaux, mais on n'est pas sur les réseaux sociaux, c'est un papier d'humeur sur un site d'information qui se veut de bon niveau.. Que tout cela est triste..»


@yvesyjt 30.04.2020 | 17h43

«Avec quelques nuances, c'est également mon ressenti.
Ce fut un brassage d'ordres, de contre-ordres, d'informations contradictoires, de certitudes (fausses), enfin, un fatras d'informations qui nous embrouillent
Cette débandade, évidemment dûe à la surprise qui ne devait pas en être une puisque l'épidémie était annoncée démontre les limites des personnes engagées.
Le remède, sans les outils que sont les masques, la distanciation, le gel a certainement été plus pernicieux que le mal!
Le fait également que la Suisse ait autorisé l'exportation de 20 tonnes de masques, quelques jours seulement avant le début des mesures prises est impardonnable et mériterait une enquête.»


@Domenica 01.05.2020 | 07h21

«

- La lettre a été envoyée par Marc Decrey.


Cher Jacques Pilet. Votre violent pamphlet contre Monsieur Koch ne vous honore pas. J’aurais pu vous répondre que «tout ce qui est excessif est insignifiant», mais ce serait un peu court. Vous parlez de «l’angoisse qui suinte» des propos de Monsieur Koch. N’est ce pas la projection de vos propres angoisses? Permettez-moi de vous dire que le calme et la rationalité dénuée d’émotion et de pathos de Monsieur Koch m’ont au contraire rassuré et montré qu’au niveau gouvernemental (fonctionnaires et politiques, je ne fais là pas de différence) c’est le pragmatisme qui l’a emporté et qui a permis à la Suisse d’être là où elle est dans cette crise. Et que face aux angoissés de tous bords qui exigeaient des vérités, des mesures fortes, le Conseil fédéral, malgré ou grâce à ses divisions internes, a réussi à trouver une voie médiane permettant non pas de vaincre, mais de contrôler la pandémie. Et cela sans devoir ordonner les mesures punitives qu’ont imposées certains de nos voisins. Un Conseil fédéral qui a su résister aux nombreuses pétitions des angoissés qui demandaient un confinement total. On notera à ce propos que la population a montré dans son ensemble sa confiance et sa responsabilité individuelle. On est loin donc de «l’affolement» que vous dénoncez en gras dans votre pamphlet. Et cela malgré une ambiance anxiogène totale. Qu’en sera-t-il dans les semaines et mois à venir? Nous le verrons et nous le critiquerons bien sûr le cas échéant. Vous vous en prenez ensuite à Monsieur Koch et à ses services incapables de tirer les conséquences des épidémies précédentes. Faut-il vous rappeler le rapport final des exercices et simulations effectués en 2016 et qui recommandaient le stockage massif de masques? Il aurait fallu investir plus de 50 millions. Mais le politique, notamment dans les cantons, n’a pas suivi. Mais que n’aurait-on pas dit à l’époque, alors que le seul thème débattu en matière de santé publique était l’augmentation des coûts et celui des primes d’assurance-maladie. Que n’aurions-nous raillé une nouvelle angoisse helvétique digne de celle des abris anti-atomiques. Je dis «nous» car il faut aussi assumer collectivement ces non-décisions et non pas simplement se défausser sur un Koch, bouc émissaire. Les masques, justement: depuis le début du semi-confinement, Monsieur Koch n’a cessé de répéter qu’ils n’avaient pas un rôle de protection capital pour les personnes saines. Que ne l’a-t-on raillé, décrié, accusé. Et pourtant, aujourd’hui si la pandémie est sous contrôle en Suisse, que les cas détectés sont en grande diminution, cela s’est fait SANS les masques! Aujourd’hui, à l’approche d’une reprise d’activité, ce même Monsieur Koch dit qu’il n’est pas nécessaire de rendre le masque obligatoire, mais que là où il nous sera difficile de garder les distances, il serait bien d’en porter. Il n’y a une fois de plus que les angoissés pour crier au scandale et demander plus de coercition. Venons-en à la discrimination des personnes âgées: la fameuse limite des 65 ans. Là encore il ne s’agit que d’une indication. Pour le marin que je suis, je la compare à celle des prévisions météo. Au-dessus de 35 nœuds, le bulletin annonce un coup de vent. J’en prends note, mais je ne pense pas pour autant qu’à 32, 34 ou 37 ce sera bien différent. C’est l’état de la mer et celui du bateau qui dictera les mesures à prendre. En toute responsabilité. Que je sache, le Conseil fédéral n’a pas décrété d’interdictions aux plus de 65 ans, seulement des recommandations. Et je me demande si cette discrimination que vous dénoncez ne vient pas davantage de la société, de nous tous, bien plus que des autorités. Le seul point sur lequel je vous donne raison, c’est la communication sur les petits-enfants. Là je reconnais que je n’ai pas compris la logique. Enfin, permettez-moi cher Jacques Pilet d’avoir été révulsé par vos sous-entendus quant à la «mine» de Monsieur Koch. S’en prendre ainsi à l’aspect physique d’une personne est indigne du journaliste que vous êtes. C’est une méthode chère à un certain Donald Trump. La faire vôtre ne vous honore pas. Bien à vous Marc Decrey

»


@Lagom 01.05.2020 | 10h25

«Toutes ces conférences de presse du CF à ce sujet, avec la présence du Dr. Koch, relève du "maintenance" (de l'entretien ou du service après vente) de la politique européenne, voire occidentale. Les décisions sont prises à Berlin, à Paris et à Washington. La chine a caché l'extrême virulence du virus, et en Occident la stratégie était l'immunité de masse, et à la mi-mars changement de stratégie qui s'avère être fatale pour l'économie. Ne blâmez pas Dr. Koch, sa voix n'est pas de sa tête. Le Conseil fédéral a mal empoigné le problème en espérant qu'il saura mieux géré la sortie de crise. Depuis Milan le 23 février, M. Berset, en coordination avec le CF, aurait dû arrêté les vols directs depuis la Chine vers Genève et fermer la frontière au Tessin. »


@alphanet 01.05.2020 | 10h38

«Quant à l'option Suède, le taux de décès y est actuellement deux fois plus élevé [1] qu'en Suisse, alors que ce pays avait largement le temps -- plus que la Suisse fort proche de l'Italie du Nord et de Mulhouse, siège du fameux rassemblement évangélique -- de faire mieux. Ils ont fait largement pire que nous avec une situation initiale bien plus défavorable en Suisse, et cela c'est grâce au confinement -- un peu tardif, certes.

Au moment où la Chine est accusée d'avoir caché certains faits jusqu'à début janvier, rappelons tous les pays sont passés par les étapes de déni, de sous-estimation ("comprenez, c'est la Chine, chez nous, les hôpitaux sont tellement meilleurs"), puis lorsque les moyens étaient insuffisants (masques, tests, traçage), le confinement est devenu l'unique solution.

Pourquoi? A cause du nationalisme, ce mal que l'on croyait disparu, mais qui est revenu en force, et pas seulement à cause de l'UDC, de Trump, du Brexit, etc.

[1] https://www.corona-data.ch/ taux de morts par Mhabitants: il a même dépassé l'Espagne!»


@Lagom 01.05.2020 | 13h31

«@alaphanet: le nationalisme sera mort le jour où dans un match de foot opposant l'Espagne à l'Italie par exemple, un premier ministre espagnol prendra place dans la tribune officielle italienne et d'applaudir debout quand l'Italie joue mieux que l'équipe de son pays. Le nationalisme dégouttant des années 40 ne doit pas abrutir éternellement les peuples, prétendument ouvert, mais en réalité plutôt aveugles. Le Coronavirus est l'exemple même que le monde moderne est toujours organisé par groupes de Nations autour de "frontières" et par Nations individuelle. La notion d'Open Society de George Soros a entamé son déclin, ce qui représente la seule bonne nouvelle dans la tragédie que nous traversons. »


@GFTH68 01.05.2020 | 17h00

«Là, vous y allez un peu fort, Monsieur Pilet! Moi, je le trouve sympathique, Monsieur Koch. Mais c'est personnel.»


@Catimini 01.05.2020 | 20h00

«Mais que vous arrive-t-il Monsieur Pilet? C'est la troisième chronique avec ce ton détestable, cette approche de grincheux, c'est loin d'être bon pour la tête! Avant de conseiller à Monsieur Koch de prendre sa retraite, vous devriez sérieusement y réfléchir! Il est malheureusement bien loin le temps où j'attendais l'Hebdo pour lire votre chronique, édifiante, intéressante à chaque coup. Vous avez été un des artisans de ce média, n'en devenez pas le fossoyeur, parce que là, je n'ai vraiment plus envie de vous lire!»


@Nicnac 03.05.2020 | 15h56

«Quelle mouche vous a piqué M. Pilet pour rédiger un tel torchon, dont le niveau flirte avec les commentaires du 20 Minutes!? Vous en prendre de surcroît à l'apparence de M. Koch, quelle bassesse! Est-ce le semi-confinement qui vous tape sur les nerfs et vous égare?! Bref, le signe le plus rassurant que vous pourriez donner aux lecteurs de Bon pour la tête, c'est l'annonce de votre retraite effective ... @ responsables de ce média: ... faute de quoi j'envisage de ne pas renouveler mon abonnement.»


@volovron 03.05.2020 | 16h40

«Je ne donne que mon avis,M Pilet,mais vous pouvez me croire que cet article c'est pour moi un bol d'oxigène et aussi un vrai analyse,quelques jours après le "PIC" de la pandemie en SUISSE MODELE de ce qui se passe ici
Depuis quelques semaines je suis quotidiennement une partie de la presse Francophone et Alémanique et,comme vous dites,il n'y a que un RELAIS honteux des décisions du CFédéral (SEPT SAGES,le nom provoque déjà en moi la honte,cette FORMULE MAGIQUE qui réflète la majorité bourgeoise,donc l'EXTRÊME DROITE el les lobbys,dont UBS,CREDIT SUISSE,GLENCORE,ROCHE,etc,etc)
Je le repète assez souvent,s'ill avait en Suisse un media aussi fort et que MEDIAPART en France,il y aurait un vrai débat ici,et pas seulement une bonne partie de la population bienveillante qui ne met jamais en question l'avis de ses SEPT SAGES

Merci pour vos articles»


@Fontanelle 03.05.2020 | 16h45

«Monsieur Pilet, je vous dit :"bravo". Enfin un journalite qui exprime exactement ce que je pense. Dans cette affaire, les différents gouvernements et leurs "experts" non pas brillé par leur maîtrise de la situation. Et le pire, ils nous ont enfumés pour cacher leurs manquements: pas besoins de masques, bien sûr on n'en a pas. Pas de test (toujours pas assez d'ailleurs), ce n'est pas utile pour le moment...J'entends encore U. Maurer dire avec son emphase habituelle les chinois sont nos amis. Ouais, quand on a des amis comme ça on n'a pas besoin d'ennemis. Nous leur avons tout cédé, toute l'industrie bon marché et même l'autre pour mettre au chômage nos propres concitoyens et pour que tout ça coûte MOINS CHER. Voilà l'écueil L'argent.. alors quand je les ai vus sortir leurs milliards parce qu'on ne pouvait pas laisser l'enfant chéri de tous les gouvernements, .l'Economie, se casser la figure, j'ai bien rit. J'ai 75 ans et ma colère n'est pas encore retombée. Ils nous ont enterrés un peu vite nous les anciens. Enfin ceux qui ne vivent pas en EMS. Il faut dire que nous leur coûtons très cher, alors c'était l'occasion de se débarrasser du problème. Et ça a faillit marcher. Mais je m'énerve, je m'énerve et ça ne sert à rien. Continuez M. Pilet, n'écoutez pas les sempiternels "y en a point comme nous", ce sont les mêmes que le rapport Bergier a révulsés, ceux là ne font pas avancer ce pays. Je suis à l'AVS et je suis heureuse de pouvoir encore me payer l'abonnement à "Bon pour la tête". Continuez cette tribune libre (enfin) et ne prenez pas votre retraite je serais obligée d'abandonner...
Merci pour tout.»


@arizan 03.05.2020 | 20h44

«Votre texte suscite beaucoup de commentaires, et je suis un peu d'accord avec tous....sauf volovron et fontanelle. Un peu populiste, je le pense aussi, ça fait penser un peu aux écrits de M. Bodenmann, l'ex- conseiller d’État socialiste. D'accord avec @Bertier73.
Quelques vérités, mais décevant! Pourquoi mettre en gras archaïques ? Je pense que c'est probable, j'ai moi-même été choqué par cette formule à renvoyer par fax, mais démontrez-le que tout le bureau est archaïque. Je pense aussi que le CF a annoncé sa décision 7 à 10 jours trop tard, et je le pensais début mars, comme le prof. Marcel Salathé. Mais pourquoi pointer votre flèche sur M. Koch dans ce cas particulier? Bref, ne laissez pas votre plume traîner dans la bile.»


@Alcimar 04.05.2020 | 13h33

«Dommage que le style tue le fond de cet article. Délicat de faire le procès de quelqu'un agissant de manière consensuelle donc moyenne:

- Ne pas acheter des masques très coûteux sans raisons avant la pandémie (si on devait suivre toutes les recommendations des milliers de rapports sanitaires, hein, et il faut bien contenir les budgets...)
- Ne pas paniquer lorsque la Chine est touchée. C'est bien loin de chez nous, attendons ! Le virus ne semble toucher que les vieux et les fragiles. Impossible de sortir la Suisse du rang par rapport à la communauté internationale...
- Ne pas déclarer le confinement trop tôt en Suisse car le peuple n'accepterait pas les conséquences financières alors que le nombre de morts augmente rapidement en Italie et donc à nos frontières...
- ne pas mettre décrédibiliser l'autorité en recommandant le port du masque car nous n'en avons pas assez...
- ne pas contredire les recommandations émises sur le port du masque lors du déconfinement
- etc, ...

Au delà du sarcasme, ce que j'en retire c'est que devant un problème complexe et qui nous prend par surprise, les recettes traditionnelles ne donnent que des résultats moyens (c'est à dire mauvais dans le cas d'un virus). Nous avons évité le pire mais nous aurions pu bien mieux faire.

On pourra toujours blâmer quelqu'un d'autre (ou un pays comme la Chine pour son manque de transparence) mais cela n'effacera pas les conséquences de notre propre médiocrité.

Il était, en effet, plus difficile, d'être à l'écoute de chaque indice nous permettant de mieux anticiper le problème. Fin Janvier, la Chine mettait en quarantaine des villes plus peuplées que nos capitales Européennes impactant ainsi gravement son économie. Il devait donc se passer quelque chose de sérieux ? (la Suisse exporte ses masques pendant ce temps). D'autres pays asiatiques proches comme la Corée du Sud n'ont pas fait cette erreur.

De même, parmi les milliers de rapports antérieurs à la pandémie, il fallait être capable de mettre les bonnes priorités.
Il ne s'agit pas "d'avoir être plus intelligents après" mais d'apprendre du passé et d'avoir la crédibilité pour être suivi. C'est le rôle d'un vrai expert !

Mais tout cela, c'est le passé. Le vrai défi, c'est que le problème Covid ne fait que commencer et que le comportement approprié de chaque citoyen fera la différence. Dans ce contexte, la confusion causée par une communication politisée est catastrophique. Les recommendations des CFF qui en découlent sont, par exemple, tout simplement scandaleuses (pas de masque obligatoire mais maintenir la distance de 2 m... bonne chance donc...)

Pas étonnant, dès lors, que certains citoyens mettent en péril leurs semblables par leur comportement, ne sachant plus quelle est la vérité

C'est là le vrai reproche que l'on peut faire à la task force "KochVid" plus qu'une gestion, dans la moyenne, du passé

L'histoire n'est pas terminée et nous ne saurons probablement que dans une année si nous avons été si bons que ça...
»


@gabem 04.05.2020 | 15h29

«Abonné dès le premier numéro de L'Hebdo et le premier numéro du Nouveau Quotidien, à l'apparition de Bon pour la Tête bien sûre, je me suis très vite abonné! Quelle déception... et pourtant vous ne devriez plus avoir le stress de la Une! A vous, à Rochebin et aux autres, il serait temps de faire un vrai travail de journaliste et de jeter au loin ce bâton de maréchal qui pèse tellement lourd dans vos têtes jadis bien faites... Cordiales salutations»


@Stéphanie.Vuadens 04.05.2020 | 18h17

«Quelle agressivité presque ridicule et quelle bassesse dans les attaques personnelles sur le physique d'une personne.
Tout a été dit, et bien dit, par les commentateurs qui se sont exprimés sur cet "article" et qui sont très majoritairement effarés par son fond et sa forme. Merci à eux.»


@bonhotep 07.05.2020 | 12h03

«Cher Monsieur Pilet
En comparaison avec la somme de vos excellents articles, celui-ci trouble, tant il ressemble à un article écrit par M. Köppel la semaine passée dans la Weltwoche. Face à cette crise inédite, comment être autrement qu'humble et réservé? Certainement que de nombreuses erreurs ont été commises. Par tous. Essayons de comprendre, vous nous aidez beaucoup pour cela, et laissons chacun juger en temps voulu... Très cordialement»


@Amaria 09.05.2020 | 08h51

«Cher Monsieur Pilet, je suis sincèrement étonnée par vos propos, en particulier la remarque sur la mine de Monsieur Koch. S'en prendre ainsi à l'apparence des gens me choque profondément. @Marc Decrey: merci, tout est dit.»


@mariec 10.05.2020 | 11h03

«Commentaire de Thierry Germond, confié à l'édition pour publication:

Le crépuscule des ego surdimensionnés. Suite à la critique aberrante par Jacques Pilet de la gestion de la crise du coronavirus (BPLT 30.04.2020), vous avez publié un article qui soulève une bonne question tout en faisant abstraction d’un paramètre essentiel qui n’a guère suscité d’intérêt à ce jour : Pourquoi une " reprise en mains" par l’Etat était-elle nécessaire ? ("Plus ou moins d’Etat pour la période post-coronavirus ? "BPLT 05.05.2020). Plus d’un mois après que le coronavirus eût été identifié en Chine et quinze jours après que la presse eût révélé que Wuhan comptait des centaines d’hospitalisations et des dizaines de morts dûs à ce virus, aucun des orateurs de la session d’ouverture du World Economic Forum (WEF) à Davos le 22 janvier, notamment le Premier Vice-premier Ministre chinois et le Directeur général de l’OMS n’ont évoqué cette problématique[1]. La première référence publique au coronavirus lors du Forum de Davos est le fait du président Donald Trump déclarant à un journaliste américain "(…) la situation est totalement sous contrôle et nous avons la situation bien en main. Tout va bien se passer"[2]. Son Secrétaire au Commerce, Wilbur Ross se référant aux “avantages économiques potentiels du virus", ajoutait que "les difficultés de la Chine liées au coronavirus représentaient une opportunité pour dynamiser l’emploi aux USA".[3] Aujourd’hui, les prophètes de la croissance, membres du Conseil de fondation du WEF tentent de se profiler comme les acteurs majeurs de la solution d’une crise qui, s’imaginent-ils, leur permettra d’apparaître comme nos sauveurs. Dirigeants du FMI, de la Banque centrale européenne, de l’OCDE, de la Commission européenne, d’Hoffman-la Roche et de Blackrock, sans parler du président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), tous membres de la gouvernance du WEF, font l’impasse sur le fait que depuis dix ans ce dernier théorise et se mobilise pour affaiblir le rôle de l’Etat au profit du secteur privé afin de nous faire entrer dans "un monde meilleur". L’argument du professeur Rhonheimer (NZZ 25.04.2020 et BPLT 05.05.2020), expression du discours des milieux économiques libéraux et d’Economiesuisse, selon lequel "nous ne vivons pas une crise économique, mais plutôt un blocage économique ordonné par des politiciens pour des raisons de santé" n’est pas pertinent dans la mesure où, comme le relevait BPLT en mars de cette année, "la puissance publique est appelée à nous sauver, alors qu’elle est affaiblie, alors qu’elle a été rendue impuissante. (…) Il faut que nous prenions la mesure de cette coupable escroquerie intellectuelle, qui est devenu le mantra de nos sociétés occidentales, jusqu’à l’aveuglement".[4] La problématique relative à l’absence de masques et de désinfectant à laquelle sont confrontés tous les Etats illustre parfaitement l’affaiblissement de cette puissance publique qui, malgré les exigences ou recommandations et directives gouvernementales, ainsi que certaines législations nationales, n’a pas veillé à la constitution de stocks, lesquels, dans certains pays ont été liquidés car leur entreposage était jugé trop coûteux. "L’escroquerie intellectuelle" qui a rendu la puissance publique impuissante résulte d’une politique volontariste élaborée à grands frais par le World Economic Forum avec le patronage du Conseil fédéral suisse et de l’Etat du Qatar dès 2009. Cette politique a fait l’objet d’un volumineux rapport présenté à Doha en 2010, publié par le WEF sous le nom de "Global Redesign Initiative". Ce rapport considère que gouvernements et parlements démocratiques ne sont pas en capacité de gérer la complexité des affaires du monde. Le WEF préconise donc de déléguer nombre de tâches étatiques à l’économie privée dont il considère les capacités de gestion supérieures à celles des Etats. Cela a eu notamment pour conséquence que la production et la gestion de biens essentiels dans l’hypothèse d’une crise grave, telle une pandémie, ont été entièrement abandonnés au secteur privé, lequel, pour des questions de rentabilité et de profit, a délocalisé ou sous-traité, notamment en Asie, la production de ces biens considérés aujourd’hui de première nécessité. La question n’est donc pas de savoir s’il faut plus ou moins d’Etat mais plutôt de considérer qu’il n’appartient pas au World Economic Forum, à ses dirigeants et à ses membres, de décider et d’imposer la substitution du secteur privé aux responsabilités publiques. Cela est vrai non seulement pour la crise du coronavirus mais aussi pour d’autres sujets importants tels que le "Message du Conseil fédéral sur l’aide internationale de la Confédération 2021-2024" qui sera prochainement débattu aux Chambres fédérales et qui porte le sceau de la doctrine du WEF.

Thierry Germond. Rapperswil, le 9 mai 2020

[1] Dans une interview accordée le 22.01.2020 à Fareed Zakaria sur CNN, Carrie Lam, Chief Executive of Hong Kong, a relevé avoir été notifiée de l’épidémie le 31 décembre 2019

[2] Transcription interview Donald Trump au World Economic Forum à Davos (CNBC 22.01.2020) https://www.cnbc.com/2020/01/22/cnbc-transcript-president-donald-trump-sits-down-with-cnbcs-joe-kernen-at-the-world-economic-forum-in-davos-switzerland.html?referringSource=articleShare

2 https://www.theguardian.com/world/2020/jan/30/wilbur-ross-coronavirus-outbreak-comment

3 "Moi qui croyais que l’on était le pays de la pharma et des medtech … " BPLT du 24 mars 2020»


@stef 07.06.2020 | 10h27

«Ce papier n'aurait pas dû être écrit à cette date, mais avec plus de recul (voir ce qui c'est passé ensuite en Suède).
Votre analyse aurait sans doute été toute autre...»


@Fandeski 10.06.2020 | 17h43

«Pour répondre à Willoft,qui si j'ai bien compris, suggère à jacques Pilet la retraite. Oh, non! Jamais, on en a trop besoin.
Maintenant, pour le papier ci-dessus, c'est vrai qu'il paraît quelque peu - pardonnez-moi l'expression - quelque peu brouillon. Le problème, c'est qu'à l'époque, personne n'en savait rien sur cette "satanée" pandémie. Mais si on compare la Suisse à la Belgique, qui est un peu plus peuplée, on s'en sort pas si mal...»


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