Média indocile – nouvelle formule

A vif


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Après la claque populaire infligée au Parlement et au Conseil fédéral, les perdants affichent leur gueule de bois et les gagnants leur triomphe. Mais chez ceux-ci rares sont ceux qui remettent en cause l’architecture même des retraites. Compliquée, diversifiée, faisant la part belle à des caisses de pension peu transparentes. Pour beaucoup, un casse-tête.



Un ami qui donne bénévolement des conseils dans une organisation d’assistance sociale raconte ce qu’il entend au quotidien. Nombre de personnes modestes qui ont travaillé une grand part de leur vie en Suisse, arrivant à l’âge de la retraite, se trouvent totalement dépourvues. Souvent elles ignorent même que la prestation de l’AVS ne vient pas automatiquement. Il faut la demander. Et côté deuxième pilier, c’est la grande embrouille. Après avoir eu plusieurs emplois, en divers lieux, l’épargne est dispersée dans plusieurs caisses de pension. Qu’il s’agit de solliciter une à une, avec toutes les pièces nécessaires. Pas étonnant que beaucoup se perdent dans ce dédale administratif au langage rébarbatif. Même pour qui maîtrise le français.

Ce n’est qu’un exemple du malfonctionnement de tout l’appareil. La récente campagne en a fait apparaître bien d’autres. Notamment sur l’usage du pactole par certaines assurances privées. Mais alors quoi? En changer? Cela paraît impensable, tant il est vrai que l’idée de caisses publiques, plus centralisées, est très mal vue. Les quelques timides tentatives en attestent. Bloquer une loi qui déplaît, c’est possible, on l’a vu à deux reprises dans ce domaine cette année. Proposer et bâtir un nouveau système, cela paraît un défi digne de Sisyphe. Même chez les contestaires flamboyants, on n’a pas trop envie de s’aventurer sur ce terrain.

Pourtant une société incapable de penser certains pans de son fonctionnement, c’est un signe fâcheux… de vieillissement. Avec en vue tous les déboires de la sclérose.

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